Selon le numéro 2 du gouvernement de transition, le Mali ‘’ne peut même pas survoler son territoire sans l’autorisation de la France’’. A Paris, les déclarations de Choguel sont perçues comme de la surenchère à en croire cet article de Jeune Afrique paru hier Mercredi 19 Janvier.
‘’Soucieuse de ne pas envenimer davantage la situation’’, indique le confrère, ‘’la France s’est gardée de répondre de manière frontale, mais en coulisses, l’on sent poindre l’agacement’’, note JA. Le Quai d’Orsay réfute d’ailleurs en sourdine, ‘’Les accords ne mentionnent absolument rien qui puisse contraindre l’aviation Malienne. Jamais les Maliens n’ont consenti à signer un tel texte. Quand ils veulent faire décoller un avion, ils ne demandent pas, ils le font, ils sont chez eux’’.
Même son de cloche à l’état-major des armées Françaises où on précise, rapporte le magazine panafricain : ‘’Soyons clairs : jamais l’armée Française n’a empêché l’armée Malienne de survoler son territoire. Et rien dans l’accord de défense ne prévoit qu’elle puisse le faire’’. Cependant, la source consultée par Jeune Afrique évoque l’existence de ‘’procédures de coopération logiques afin d’éviter les accidents entre appareils Maliens et Français’’.
Le gouvernement de transition au Mali est-t-il en train de faire dans la surenchère, profitant du sentiment intense anti-Français pour asseoir un peu plus sa légitimité en surfant sur des thèses populistes ? En Afrique, la méthode est bien connue.
Pour l’instant, la junte et ses alliés peuvent se délecter de l’environnement hostile contre Paris artificiellement exacerbée avec une propagande anti-colonialiste dont s’accommode bien Moscou. Mais, Bamako sera attendu dans le concret car à un certain moment, les actes vaudront plus que de simples mots harangueurs.
Raoul Mobio