Affaire des ‘’élèves délogeurs’’ : Michel Gbagbo rentre dans la danse ; il dénonce un ‘’kidnapping’’

Rédigé par Jean Calvin Koutouan le Dimanche 26 Décembre 2021 à 20:07 | Lu 2390 fois


En réaction à une publication que nous faisions ce Dimanche 26 Décembre, dans un groupe d’opinion Whatsapp de la contribution de Tapé Groubera, enseignant en Belgique qui s’indignait de l’internement des ‘’élèves délogeurs’’ dans un centre de redressement civique, le député du Yopougon, Michel Gbagbo, postait également son analyse sur le sujet.


Sur la même longueur d’onde que notre interlocuteur de la veille, le fils de l’ex chef d’état, Laurent Gbagbo, conteste la sentence infligée à ces fauteurs de troubles par le gouvernement, exprimant ses craintes pour d’éventuels opposants qui seraient arrêtés à leur tour. ‘’Je condamne les actes commis par les élèves réclamant des congés anticipés. Mais la réponse des institutions m'interpelle encore plus. Les remettre à des militaires ? Que dira-t-on demain quand les opposants au régime les y rejoindront ? Et me donne comme un air de déjà-vu. Un air de dictature qui m'interpelle. Car personne d'entre vous ne s'interroge : quel est le statut juridique de ces jeunes ? Sont-t-ils dans un camp militaire ou comme on le dit dans un centre de ´´redressement´´ civique suite à une décision de justice ? Cette peine est-elle prévue par la loi ? Quel tribunal l'a décidé et quand ? Mettre des enfants à genoux en plein ensoleillement au drapeau dans leur lycée relève-t-il d'une décision de justice ? Quel est l'article de notre Code pénal qui prévoit tout cela ?’’. Craignant manifestement le retour du modèle de représailles contre les opposants politiques du temps du parti unique, il s’interroge : ‘’Ne s'agit-t-il pas pour en revenir à ces manifestations d'autorité, voire à ces abus d'autorité, de kidnapping ou de séquestration afin de donner l'illusion que tout va bien alors justement que rien ne va ? Le but de ces dérapages populistes est-t-il de lutter contre la pauvreté ou au contraire de lutter contre les pauvres pour le bénéfice d'une minorité de nantis, d'un clan ??’’. ‘’Pour terminer’’, suggère le vice-président du PPA-CI, ‘’je tiens à rappeler que ces élèves ne sont ni des élèves policiers ni des élèves militaires et que cette procédure n'est pas, à ma connaissance, prévue dans le système pédagogique de l'éducation nationale. Devant cet échec criant de notre modèle éducatif et ces actes d’impuissance commis envers des préadolescents et des adolescents, il aurait été plus républicain pour le Ministre de démissionner. Enfermer des pauvres n'a jamais hélas réduit la pauvreté. Ni réduit les injustices. Cela se saurait sinon. Les actes aujourd'hui posés par ces élèves résultent à mon sens d'une décennie de mesures imposées, catastrophiques et sans épaisseur. C'est en vérité tout le système éducatif qui est en crise. Et qui mériterait d'être refondé de manière inclusive’’. Rappelons que les ‘’nouveaux pensionnaires’’ du centre civique de Bimbresso, dont le séjour pourrait s’étendre jusqu’à 9 mois selon le ministre Touré Mamadou qui tentait de les moraliser dans une vidéo diffusée sur Ivoirtv.net, y sont détenus pour leur responsabilité dans les troubles liés aux congés anticipés. Raoul Mobio

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