Atelier de renforcement des capacités des acteurs de la filière fruits et légumes : Vers une normalisation stricte des produits vivriers en Côte d'Ivoire

Rédigé par Edithe Valerie Nguekam le Lundi 23 Septembre 2024 à 16:49 | Lu 58 fois


Le jeudi 19 septembre 2024, l'hôtel Silver Moon à Abidjan a accueilli un atelier décisif pour l'avenir de la filière fruits et légumes en Côte d'Ivoire. Cet événement s’inscrit dans la seconde phase d’un projet de normalisation des produits vivriers financé par le Fonds Fiduciaire 2 du Codex Alimentarius. La Côte d'Ivoire, à travers l'organisme CODINORM, cherche à transcrire les normes internationales du Codex en normes nationales, avec un accent particulier sur des produits phares tels que la mangue, l’avocat, le gingembre, le piment et le fruit de la passion.


Objectifs et cadre de la normalisation

L'objectif principal de cet atelier était de renforcer les capacités des 45 participants, dont 30 acteurs de la filière fruits et légumes et 15 membres du Comité National du Codex Alimentarius. Les participants ont reçu un module de formation, incluant des études de cas et des documents techniques. Le cadre de la normalisation repose sur des références internationales telles que les normes CEE-ONU FFV-42 pour les avocats, CXS 197 pour la mangue, CXS 218 pour le gingembre, entre autres. Ces normes sont appliquées selon des décrets et lois ivoiriens, comme la loi n° 2013-866 relative à la normalisation et à la promotion de la qualité.

Importance de la transformation locale

La transformation locale des produits agricoles en Côte d'Ivoire est perçue comme une solution stratégique face aux pertes post-récoltes. Mme Coulibaly Tenedja Ramata, directrice des Cultures Vivrières et de la Sécurité Alimentaire, et point focal Codex, a insisté sur la nécessité de vulgariser ces normes auprès des agro-transformateurs. Selon elle, cet effort permettra non seulement de garantir la qualité des produits sur le marché local, mais aussi de préparer les producteurs à l’exportation.

Patricia Ehouman, agro transformatrice de noix de Cajou
Des participants outillés aux normes

Les participants à cet atelier ont souligné l'importance d'une normalisation rigoureuse pour améliorer la compétitivité des produits ivoiriens sur les marchés internationaux. Yves Aka, président de la Fédération Nationale des Associations de Consommateurs de Côte d'Ivoire (FACCI), souligne que le respect des normes est essentiel pour garantir des produits de qualité aux consommateurs. Il explique: . Il explique :  "je suis venu à   cet atelier de formation sur les normes, parce que je constate que tous ce que les agro-transformateurs, produisent, tout ce qu'ils mettent sur le marché, tout ce qu'ils commercialisent, c'est pour le  consommateur. Et donc,  si les produits ne respectent pas les normes, surtout les normes d'application obligatoires que  le  CODEX nous a donné  aujourd'hui, c'est que la Côte d’Ivoire a sur le  marché des produits qui ne sont pas compétitifs.  Selon lui, il est important  pour nos producteurs d'être compétitif en respectant les normes.  Quand le produit respecte les normes, ça veut dire que ce sont des produits de bonne qualité.

Pour tous ces  Agro transformateurs,  à cet atelier c’est le satisfecit total. Ils sont désormais booster pour de nouveaux défis dans leur démarche de transformation, celui de se conformer aux normes et affronter avec sérénité le marché extérieur. L'atelier a donc suscité des réactions positives parmi les participants.

Patricia Ehouman, agro-transformatrice spécialisée dans les produits à base de noix de cajou, s'est dite confortée dans sa démarche qualité après avoir suivi cette formation. Elle estime que la normalisation ouvre la voie à de nouvelles opportunités, tant sur le marché local qu'international.

« Pour moi, cette formation qu'on vient de faire sur le Codex Alimentarius, en particulier pour les normes sur les mangues, le gingembre, et ainsi de suite, ça me conforte dans la démarche dans laquelle je me suis inscrite, qui est, après avoir eu quelques distinctions, des médailles d'or pour l'originalité de mes produits, je me suis inscrite dans une démarche qualité. Et là, cette formation vient me dire que oui, c'est une voie à suivre, c'est une démarche à poursuivre, et qu'on a un marché local qu'on se doit de protéger en mettant sur ce marché là des produits qui correspondent à la norme de la Côte d'Ivoire. »

Mme Coulibaly Alimata
Mme Coulibaly Alimata, présidente des femmes agro-transformatrices de Côte d'Ivoire, a également exprimé sa satisfaction. Elle a rappelé l'importance de la qualité dans la transformation des produits agricoles et s'est engagée à sensibiliser ses consœurs à l'application des normes pour garantir la sécurité des consommateurs. 
 
"Vous avez remarqué avec moi que les produits transformés, même les produits bruts, sont de plus en plus présents sur les grandes surfaces de distribution. Quelles sont les conditions? Quelles sont les nouvelles normes? Comment faire pour que nous puissions être encore plus présents avec nos produits, pouvoir référencer encore plus de produits locaux bruts et transformés dans ces rayons de grande renommée, les grandes surfaces de distribution des firmes étrangères qui se sont installées dans notre pays et qui ont accepté de faire le référencement de nos produits.

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l faut être à la hauteur, ne pas décevoir et cette formation nous a apporté un plus. Nous ferons en sorte que nous soyons de plus en plus performants pour ne pas décevoir la population, pour ne pas décevoir ceux, les distributeurs qui nous ont fait confiance et ont accepté de prendre nos produits dans les rayons des supermarchés"
 

Les enjeux de la normalisation

La production et la commercialisation des fruits et légumes en Côte d'Ivoire sont confrontées à de nombreux défis, allant des contraintes climatiques aux problèmes d'enclavement des zones de production. Le respect des normes, tant pour la production que pour la transformation, est donc un enjeu crucial pour assurer la compétitivité des produits ivoiriens, tant au niveau local qu'international.

Le Professeur Ardjouma Dembélé, président du Comité National du Codex Alimentarius, a annoncé la mise en place d’un comité technique pour échanger sur les normes et poursuivre les formations. Selon lui, ce comité sera essentiel pour l'élaboration de normes adaptées à la réalité ivoirienne.

Perspectives et défis

Si l’atelier du 19 septembre 2024 a permis d'outiller les acteurs de la filière fruits et légumes, il ne représente qu'une première étape. Mme Coulibaly Tenedja Ramata a souligné la nécessité d’accompagner les participants formés pour garantir l'implémentation des normes sur le terrain.

Christiane Mouroufié, cheffe du département Appui aux Entreprises à CODINORM, a quant à elle évoqué l’harmonisation des normes au niveau sous-régional, un processus en cours qui permettra de renforcer la compétitivité des produits ivoiriens dans la zone de libre-échange africaine. "« Pour le moment, on n'a pas encore travaillé sur l'harmonisation des fruits et légumes. Ça veut dire que chaque pays, de la sous-région a sa norme. Mais, généralement, nous faisons l'effort de nous aligner sur les normes Codex qui sont internationales. »  Nous a-t-elle précisé. 

Au niveau de la sous-région,  plusieurs produits ont déjà été harmonisés, il s’agit de l’Attiéké, des bouillons culinaires,  de la farine, des céréales infantiles pour ne citer que ceux –là.

La vision du CODINORM ici est  d'accompagner toutes les entreprises, qu'elles soient moyennes, petites, grandes. Non seulement à adhérer au concept de normalisation, parce qu'on ne peut rien faire sans normes, mais aussi de les emmener à être certifiées, à faire les choses de manière correcte, à ce que le produit réponde aux exigences des consommateurs et soit compétitif au niveau international.



 

Une évaluation  a été faite  aux  participants afin de mesurer l’efficacité  de la formation  et l’atteinte des objectifs préalablement  définis. Également,  une séance de partage d’expériencesa eu lieu, les agro transformateurs présents ont exposé sur leur produit auprès de leurs pairs.  Et l’assistance n’a pas manqué de découvrir  le génie du label Côte d’Ivoire porté par ces  transformateurs.  Noix de cajou,  sous toutes ses déclinaisons, banane plantin, et autres ignames en frites,  poivre  blanc et gingembre, ail, piment   en ce qui concerne les assaisonnements culinaires tous  des produits agro-transformés  made in Côte d’Ivoire et que l’on retrouve sur le marché local.
 
Le Président du Comité  Codex Alimentarius dans  son mot de fin après avoir remercié les participants et les formateurs de cet atelier a souligné l'engouement soutenu sur cinq normes importantes pour cette spéculation en voie libérale qui sont l'avocat, l'amande, le piment frais, les ingénieurs et le fruit de la passion.
 
« Au terme de notre activité de formation, nous pouvons en résumer sans hésiter, et j'aimerais souligner les objectifs pour aider l'agriculteur par rapport à l'importance, la facilitation, la magnitude que donnent les normes par rapport à ces cinq spéculations, notamment par rapport à la certification, par rapport à la sécurité sanitaire et la sécurité du consommateur et enfin la facilitation de l'accès au marché qui peut nous offrir l'opportunité de l'application de cette norme. Je ne pourrai terminer mes propos sans remercier et féliciter les participants qui ont très activement animé, contribué à l'organisation et à l'optimisation de cette formation. » at- il déclaré. 

Edithe Valerie Nguekam

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