A l'observation, l'un des obstacles majeurs à l'émancipation de nos pays africains et de façon générale des pays sous-développés ou en voie de développement, demeure la fragilité des institutions sur lesquelles ils reposent. C'est par ailleurs la liberté que les uns et les autres se donnent vis à vis de la loi. Dans la même veine, ce sont les arrangements entre copains et coquins.
Cette gangrène, véritable boulet entretenu par et au sommet des Etats, finit par innerver tout le corps social, créant un capharnaüm où règnent corruption, clientélisme, népotisme, clanisme et tous les autres maux qui ne font pas bon ménage avec la démocratie, avec l'état de droit.
De la séparation des pouvoirs, fondement théorique de la "Res Publica", de la République, on se retrouve en pleine confusion des pouvoirs.
L'actualité politique brûlante à travers le processus électoral et la décision de justice radiant M.Thiam de la liste électorale en Côte d’Ivoire, en sont des parfaites illustrations.
A ce sujet, l'émission "Appel sur l'actualité" de ce mercredi 23 avril 2025 de Juan Gomez sur Rfi, a planté parfaitement le décor. On a d'un côté les auditeurs progressistes modernes, partisans de la séparation des pouvoirs et donc de l'application stricte des lois, et de l'autre les éternels partisans des thèses complotistes, embrumés par les émotions et les tendances affichées pour les combines là où la loi semble limpide.
Comment dans ces conditions pouvons-nous participer à la fortification des institutions ? Comment dans ces conditions l'Etat peut-il garantir l'égalité de tous et de toutes devant la loi ? Comment l'Etat peut-il ne pas se saborder ?
En définitive, comment pouvons-nous aspirer légitimement à l'éclosion du génie national et des énergies créatrices ? Comment pouvons-nous prétendre au développement moral et social vers lequel nous courons les yeux rivés aux enviées vieilles démocraties ?
Si nous voulons vraiment d'une Côte d'Ivoire solide et compétitive dans le concert des nations modernes, nous devrons tous nous débarrasser de ces oripeaux, en optant pour le culte de la loi.
C'est vrai que ce combat n'est pas aisé, mais il n'est pas hors de portée à condition d'en être tous conscients en nous éloignant de la subjectivité, des puériles querelles de personnes.
Dura lex, sed lex !
Koulibaly Seydou
Militant du Front Populaire Ivoirien