L’organisation des concours en Côte d’Ivoire ne se passent pas en général sans que, par des voies détournées, des candidats arrivent à faire inscrire leur nom sur la liste définitive des admis sans même avoir été présents aux différentes étapes. En février 2020, il y a eu l’affaire de fraudes aux concours administratifs pour l’année 2019. Le 28 février 2020, le directeur de cabinet du ministre ivoirien de la Fonction publique, Séraphin Oka, lors de la conférence de presse qu’il a animée, a affirmé qu’il n’y avait pas de scandale lié aux concours, après qu’une note faisant état de fraude suite à la proclamation de nouveaux résultats après la circulation des premiers résultats de la session 2019 sur les réseaux sociaux. “Il n’y a pas de scandale au niveau des proclamations du 2ème résultat”, a-t-il insisté. Une note faisant état de personnes déclarées admises sur le site internet du ministère alors qu’elles n’avaient pas été retenues à l’issue des délibérations, après la proclamation de nouveaux résultats, a circulé sur les réseaux sociaux. “On fait une délibération, on proclame les résultats. Il y a des omissions, des réclamations. C’est normal qu’on prenne en compte ces réclamations et qu’après qu’on publie les résultats”, a-t-il insisté. A’ la Fonction publique, a-t-il indiqué, il y a des listes additives. “Il y a des omissions, des personnes font des réclamations, c’est normal. En 2017, il y a eu proclamation des résultats. On n’a pas parlé de scandale. (…) Donc il n’y a pas de scandale dans la proclamation des deuxièmes résultats”, s’est défendu Séraphin Oka qui a indiqué que ce sont les ministères qui expriment les besoins de personnels. “Quand ces demandes arrivent, elles sont traitées et adressées au ministre du budget. Si celui-ci donne son accord, il peut y avoir des ajouts sur les listes proclamées", a-t-il argumenté.
Lors de L’Emission spéciale Rti 1, du 28 août 2018, consacrée à la Bonne gouvernance et à la corruption: quelles réalités en Côte d’Ivoire, Brahima Soumahoro, président du Mouvement de la Lutte contre l’Injustice, avait révélé que son organisation n’a jamais eu de suite sur des contentieux relatifs à la corruption par rapport à une cinquantaine de rapports transmis à la Haute autorité pour la bonne gouvernance (Habg). “Nous avons à maintes reprises saisi le procureur de la République par des soit transmis”, a-t-il dit. Brahima Soumahoro est convaincu que la lenteur administrative est un motif de corruption en Côte d’Ivoire parce que les usagers étant dans le besoin d’accéder à leurs dossiers sont dans l’obligation de corrompre leurs interlocuteurs. Il va plus loin pour dire que les victimes ont du mal à dénoncer les forces de l’ordre parce qu’elles ont peur pour leur vie. Brahima Soumahoro a, en outre, posé le problème de l’indépendance des institutions dans la lutte contre la corruption.
Le directeur général du Cires, Dr Diarra Ibrahim, pour sa part, déplore le fait qu’il y ait très peu de sanctions en cas de corruption en Côte d’Ivoire. Selon lui, le bas salaire des travailleurs favorise la corruption. En ce sens que le travailleur sera toujours tenté d’extorquer de l’argent à son interlocuteur.
De l’impunité en Côte d’Ivoire
Nous avons le contentieux de la réhabilitation de l’université d’Abidjan -Cocody qui a coûté 110 milliards FCFA en 2013 qui est un cas éloquent. Le ministre de l’Enseignement supérieur d’alors, Cissé Bacongo, qui a donné l’ordre au directeur des affaires financières (Daf), Méité Adama, pour le décaissement de fonds, a tout simplement été muté en tant que conseiller spécial du chef de l’Etat, chargé des affaires juridiques. Or dans le cas d’espèce il devait non seulement avoir l’ouverture d’une information judiciaire mais le ministre devait être entendu et ne plus être aux affaires publiques. Méité Adama a lui été affecté ailleurs dans l’Administration publique. Il se retrouverait à l’ambassade de la Côte d’Ivoire, aux Etats Unis, dans la gestion des finances de cette institution. Le ministre Cissé Bacongo est l’actuel maire de la commune de Koumassi, au sud d’Abidjan. Le contentieux de la réhabilitation de l’université d’Abidjan-Cocody pose le problème de l’impunité en Côte d’Ivoire dans le cadre de la corruption et du détournement de deniers publics. Mais aussi l’enrichissement illicite des proches du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, qui ne s’empêchent de s’octroyer des marchés en utilisant le système de gré à gré.
De l’impunité en Côte d’Ivoire
Nous avons le contentieux de la réhabilitation de l’université d’Abidjan -Cocody qui a coûté 110 milliards FCFA en 2013 qui est un cas éloquent. Le ministre de l’Enseignement supérieur d’alors, Cissé Bacongo, qui a donné l’ordre au directeur des affaires financières (Daf), Méité Adama, pour le décaissement de fonds, a tout simplement été muté en tant que conseiller spécial du chef de l’Etat, chargé des affaires juridiques. Or dans le cas d’espèce il devait non seulement avoir l’ouverture d’une information judiciaire mais le ministre devait être entendu et ne plus être aux affaires publiques. Méité Adama a lui été affecté ailleurs dans l’Administration publique. Il se retrouverait à l’ambassade de la Côte d’Ivoire, aux Etats Unis, dans la gestion des finances de cette institution. Le ministre Cissé Bacongo est l’actuel maire de la commune de Koumassi, au sud d’Abidjan. Le contentieux de la réhabilitation de l’université d’Abidjan-Cocody pose le problème de l’impunité en Côte d’Ivoire dans le cadre de la corruption et du détournement de deniers publics. Mais aussi l’enrichissement illicite des proches du chef de l’Etat, Alassane Ouattara, qui ne s’empêchent de s’octroyer des marchés en utilisant le système de gré à gré.
Quand on prend le scandale des déchets toxiques, en 2006, avec le Probo Koala, l’indemnisation de 100 milliards FCFA des victimes avait posé problème. Bictogo Adama qui était impliqué dans le scandale n’avait pas été inquiété en tant que ministre de l’Intégration africaine. Il a juste été démis. Les cas d’impunité foisonnent en Côte d’Ivoire. Or la corruption et l’impunité sont incompatibles avec un environnement propice des affaires. C’est la raison pour laquelle le Président du Rwanda Paul Kagamé est très strict sur la lutte contre la corruption.
La recette de Paul Kagamé
Le président du Rwanda, Paul Kagamé, lors de sa rencontre avec les opérateurs économiques ivoiriens, le jeudi 20 décembre 2018, au siège de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci), à Abidjan-Plateau, dans le cadre de sa visite d’amitié et de travail, avait donné sa recette pour lutter contre la corruption. Pour lui, un Rwandais quel que soit son rang social doit subir la rigueur de la loi en cas de délit de corruption. “Que vous soyez général de l'armée , ministre et même Président vous serez sanctionné. Il ne faut pas punir les petits et laisser les hauts fonctionnaires qui s'adonnent à la corruption," a-t-il annoncé. Et de poursuivre: “La lutte contre la corruption n’est pas dangereuse comme on l’entend souvent. Ne pas lutter contre ce fléau, c’est ce qui est plus dangereux”. Le président rwandais est allé plus loin pour dire que la lutte contre la corruption favorise le développement des affaires. “Comment voulez-vous qu'un entrepreneur puisse évoluer dans la corruption?”, s’est-il interrogé. En Côte d’Ivoire malheureusement, la classe dirigeante ou ‘’les gros poissons’’ (dixit Paul Kagamé) sont, en général, exempts de sanction dans la lutte contre la corruption voire les détournements de deniers publics.
La recette de Paul Kagamé
Le président du Rwanda, Paul Kagamé, lors de sa rencontre avec les opérateurs économiques ivoiriens, le jeudi 20 décembre 2018, au siège de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci), à Abidjan-Plateau, dans le cadre de sa visite d’amitié et de travail, avait donné sa recette pour lutter contre la corruption. Pour lui, un Rwandais quel que soit son rang social doit subir la rigueur de la loi en cas de délit de corruption. “Que vous soyez général de l'armée , ministre et même Président vous serez sanctionné. Il ne faut pas punir les petits et laisser les hauts fonctionnaires qui s'adonnent à la corruption," a-t-il annoncé. Et de poursuivre: “La lutte contre la corruption n’est pas dangereuse comme on l’entend souvent. Ne pas lutter contre ce fléau, c’est ce qui est plus dangereux”. Le président rwandais est allé plus loin pour dire que la lutte contre la corruption favorise le développement des affaires. “Comment voulez-vous qu'un entrepreneur puisse évoluer dans la corruption?”, s’est-il interrogé. En Côte d’Ivoire malheureusement, la classe dirigeante ou ‘’les gros poissons’’ (dixit Paul Kagamé) sont, en général, exempts de sanction dans la lutte contre la corruption voire les détournements de deniers publics.
Le directeur général du Cires, Dr Diarra Ibrahim, lors de L’Emission spéciale Rti 1 avait déploré le fait qu’il y ait très peu de sanctions en cas de corruption en Côte d’Ivoire. Selon lui, le bas salaire des travailleurs favorise la corruption. En ce sens que le travailleur sera toujours tenté d’extorquer de l’argent à son interlocuteur. Le secrétaire général de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (Habg), Koffi Antoine, durant la même émission, a annoncé que les lois sur les conflits d’intérêt, la protection des dénonciateurs, la brigade contre la corruption et le racket, existent pour renforcer la lutte contre la corruption. Il a cité l’ordonnance 660 du 20 septembre 2013.
« Il est temps qu'on se batte. Si on ne se bat pas, on aura beau organiser des colloques, ce sera vain ». Le juge Laurent Malan Ehounou, président de l’Ong Transparency Justice a appelé à la mobilisation de la société civile pour endiguer la corruption, à une conférence publique qu’il a prononcée, samedi 8 décembre 2018, à l’auditorium de la Caistab, au Plateau, à la faveur de la Journée contre la corruption.
Il a soutenu que la société civile a un rôle citoyen de « vigilance » à jouer. En outre, elle est un « instrument de veille » qui doit « alerter l'opinion » en dénonçant la corruption. « Il faut que la société civile encourage les enquêtes, les dénonciations et les condamnations. La lutte contre la corruption nécessite une lutte contre l'impunité », a souligné le conférencier, retenant qu'il revient à la société civile de se mobiliser pour relever le défi.
“ À l’aube des grands enjeux de développement économique et social qui sont les nôtres pour les prochaines décennies. Le gouvernement entend s’inspirer des meilleures pratiques à travers le monde pour renforcer la lutte contre la corruption dans notre pays. A cet égard, je voudrais réaffirmer la totale disponibilité du gouvernement à accompagner fermement la Habg dans l’évaluation du système national d’intégrité en vue d'actualiser notre stratégie nationale de lutte contre la corruption”, a promis le Premier ministre Hamed Bakayoko, ministre de la Défense, début décembre 2020, à Abidjan-Marcory, lors de la commémoration de la Journée internationale de lutte contre la corruption. Et d’ajouter : “ L’heure est venue plus que jamais de passer à l’application effective et rigoureuse des textes actuellement en vigueur ou les actualiser au besoin pour s’assurer l’appropriation de l’application effective et sans exclusive des règles et les valeurs de la bonne gouvernance”.
C’est en moyenne 250 milliards FCFA que la Côte d’Ivoire perd par an à cause de la corruption. Selon le classement de Transparency international en 2018, la Côte d’Ivoire a occupé la 103ème place des pays les plus corrompus sur 180 dans le monde.
« Il est temps qu'on se batte. Si on ne se bat pas, on aura beau organiser des colloques, ce sera vain ». Le juge Laurent Malan Ehounou, président de l’Ong Transparency Justice a appelé à la mobilisation de la société civile pour endiguer la corruption, à une conférence publique qu’il a prononcée, samedi 8 décembre 2018, à l’auditorium de la Caistab, au Plateau, à la faveur de la Journée contre la corruption.
Il a soutenu que la société civile a un rôle citoyen de « vigilance » à jouer. En outre, elle est un « instrument de veille » qui doit « alerter l'opinion » en dénonçant la corruption. « Il faut que la société civile encourage les enquêtes, les dénonciations et les condamnations. La lutte contre la corruption nécessite une lutte contre l'impunité », a souligné le conférencier, retenant qu'il revient à la société civile de se mobiliser pour relever le défi.
“ À l’aube des grands enjeux de développement économique et social qui sont les nôtres pour les prochaines décennies. Le gouvernement entend s’inspirer des meilleures pratiques à travers le monde pour renforcer la lutte contre la corruption dans notre pays. A cet égard, je voudrais réaffirmer la totale disponibilité du gouvernement à accompagner fermement la Habg dans l’évaluation du système national d’intégrité en vue d'actualiser notre stratégie nationale de lutte contre la corruption”, a promis le Premier ministre Hamed Bakayoko, ministre de la Défense, début décembre 2020, à Abidjan-Marcory, lors de la commémoration de la Journée internationale de lutte contre la corruption. Et d’ajouter : “ L’heure est venue plus que jamais de passer à l’application effective et rigoureuse des textes actuellement en vigueur ou les actualiser au besoin pour s’assurer l’appropriation de l’application effective et sans exclusive des règles et les valeurs de la bonne gouvernance”.
C’est en moyenne 250 milliards FCFA que la Côte d’Ivoire perd par an à cause de la corruption. Selon le classement de Transparency international en 2018, la Côte d’Ivoire a occupé la 103ème place des pays les plus corrompus sur 180 dans le monde.