Président du Sénat, Jeannot Ahoussou Kouadio
Rappelant les raisons, qui selon lui, auraient motivées son départ du parti septuagénaire, il expliquait : « Si je suis parti du Pdci et de chez Bédié, j’ai mes raisons, car, j’étais l’un des plus grands défenseurs de ce parti. Bédié s’est fait humilié, car, il a décidé de s’allier à Soro. Si tu as un mauvais compagnon, tu deviendras mauvais aussi. C’est pourquoi, je me suis écarté de Bédié et du Pdci ».
Celui qui parle ainsi, c'est pourtant lui qui l'on se souvient, était l'un des favoris à la succession du doyen de la classe politique Ivoirienne à la tête du parti septuagénaire de Côte d'Ivoire.
Aujourd'hui, cet ancien premier ministre, qui en 2018, après une longue période de louvoiement, a fini par rallier le RHDP d'Alassane Ouattara, alors en pleine crise de rupture d'avec le PDCI-RDA, accuse par ailleurs, son ex mentor, de s'être retiré de la coalition au pouvoir, devenue plus tard parti unifié, pour protester contre l'improbabilité de son choix en tant que candidat du RHDP à la présidentielle de 2020.
Ces déclarations qui devraient choquer dans les rangs des militants du PDCI-RDA, révèlent néanmoins le fossé qui existe entre l'homme et l'ancien président de la république, dont il fut l'un des principaux conseillers juridiques.
Logé à la présidence du Sénat depuis 2018, Jeannot Ahoussou Kouadio (70 ans) semble pourtant au soir de sa carrière politique.
Transfuge du PDCI-RDA, il campe avec d'autres anciens cadres du parti septuagénaire, comme l'un des plus fervents soutiens d'Alassane Ouattara.
Pour un homme qui était pressenti pour succéder à Henri Konan Bédié, donc probablement pour figurer au moins parmi les principaux acteurs de la vie politique Ivoirienne, l'éventualité d'un positionnement électoral au RHDP, semble compromise.
L'on imagine difficilement comment tout président de la chambre haute du parlement qu'il soit, il puisse se frayer un chemin au milieu des cadres du Rassemblement Des Républicains (RDR), pour espérer succéder à Alassane Ouattara en 2025.
D'ailleurs avec la réforme constitutionnelle de 2020, l'intérim de la gestion du pouvoir d'état revient au chef du gouvernement, Patrick Achi actuellement.
L'on pourrait pourtant bien supputer sur un possible retrait de Bédié en sa faveur, si bien entendu, il avait choisi de demeurer dans sa famille politique d'origine.
À Didievi, la base est restée fidèle au PDCI-RDA. Ce qui sonne comme un désaveu pour Ahoussou Jeannot, dont les autochtones de Didievi, majoritairement acquis à la cause du parti fondé par Félix Houphouet-Boigny, auraient sans doute été fiers de voir se positionner comme le deuxième héritier du fauteuil présidentiel au PDCI-RDA, après Henri Konan Bédié.
R.A