Ce samedi 25 septembre, se tient à Yamoussoukro, le Congrès de l’Union des Nouvelles Générations (UNG), le parti de Stéphane Aymar Kipré, le beau-fils de l'ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. L’ancien Chef d’Etat est le grand absent des assises. Après un premier voyage en RDCongo, depuis sa sortie de prison, il effectue un second voyage en Europe. Mais, pour afficher son soutien à son beau-fils, l’ex-Président a dépêché une importante délégation aux assises de l’UNG. Au premier rang des invités siègent les ex-ministres Justin Koné Katina et Odette Sauyet, Michel Gbagbo, Nestor Dahi, Aka Emmanuel et Dago Auguste. Invité à prendre la parole, Sébastien Dano Djédjé, le représentant de Laurent Gbagbo déclare : "Avec Stephane Kipré, on peut aller loin". Dans la grande salle de conférence archi-comble, les 4.000 congressistes frémissent de plaisir car la reconquête du pouvoir à laquelle rêve Laurent Gbagbo et les siens appelle la création d’une nouvelle formation dans laquelle ils auront toute leur place.
Stéphane Kipré, 41 ans, ne s’y est pas trompé. Il fait savoir à ses troupes que c'est le dernier discours qu’il tient comme président de l'Union des Nouvelles générations et exhorte les militants et sympathisants de son désormais ex-parti, à s'investir pleinement dans la nouvelle formation politique que l’ex-président Laurent Gbagbo s’apprête à mettre sur pied. "Je fais confiance au président Laurent Gbagbo et je suis sûr qu'il saura mesurer le sens du sacrifice et des décisions que nous sommes en train de prendre aujourd'hui. Et je reste convaincu qu'il saura les apprécier à leur juste valeur", leur dit-il avec emphase.
Pendant les 10 années passées dans la prison hollandaise de Scheveningen, Laurent Gbagbo a gardé espoir et maintenu le combat avec le soutien de sa deuxième épouse Nadiana Bamba et de son beau-fils Stéphane Kipré, le mari de Marie-Laurence Gbagbo, la fille de l’ex-Chef d’Etat et de Simone Gbagbo. Au grand dam de sa belle-mère, l’entreprenant beau-fils fait un tandem de choc avec la nouvelle épouse de l’ancien Chef d’Etat. Il finance les voyages et les missions de lobbying du célèbre prisonnier auprès des Chefs d’Etat africain. En 2011, Stéphane Kipré avait pris lui aussi le chemin de l’exil. Au cours de ces années, il en profite pour empocher en 2012 un master en Ingénierie financière qu’il complètera en 2019 avec un MBA en management général et stratégique de la Sorbonne. Profitant des relations de son beau-père, en 2014, il lance une société d’investissements financiers, d’analyse économique et d’anticipation, S.K. Global Investments. Ce fils de préfet ivoirien a la stature d’un basketteur. Son sport favori. Dans sa jeunesse, il a d’ailleurs manqué de peu de devenir professionnel. Proche de Macky Sall, il continue à sillonner l’Afrique à la recherche de business.
C’est en RDCongo que le beau-fils de Laurent Gbagbo pose ses valises. Fort de ses contacts avec le clan Tshisekedi, il obtient du Président congolais le feu vert pour faire des affaires. Stéphane Kipré a la ligne directe de Félix Tshisekedi. L’homme ne se gêne pas pour faire savoir à tous ses interlocuteurs qu’il a ses entrées au palais et qu’il dispose de la ligne directe du Chef de l’Etat. Ministres, gouverneurs de provinces, mandataires publics sont aux ordres. Au sein même de son cabinet, Félix Tshisekedi a instruit son ambassadeur itinérant, Dany Banza et son conseiller privé, d’ouvrir à Stéphane Kipré les portes du Katanga. L’homme d’affaires est invité à saisir toutes les opportunités d’affaires. Et les affaires, elles pleuvent au Katanga.
C’est en RDCongo que le beau-fils de Laurent Gbagbo pose ses valises. Fort de ses contacts avec le clan Tshisekedi, il obtient du Président congolais le feu vert pour faire des affaires. Stéphane Kipré a la ligne directe de Félix Tshisekedi. L’homme ne se gêne pas pour faire savoir à tous ses interlocuteurs qu’il a ses entrées au palais et qu’il dispose de la ligne directe du Chef de l’Etat. Ministres, gouverneurs de provinces, mandataires publics sont aux ordres. Au sein même de son cabinet, Félix Tshisekedi a instruit son ambassadeur itinérant, Dany Banza et son conseiller privé, d’ouvrir à Stéphane Kipré les portes du Katanga. L’homme d’affaires est invité à saisir toutes les opportunités d’affaires. Et les affaires, elles pleuvent au Katanga.
Pour la petite histoire, depuis l’accession au pouvoir du président Tshisekedi, son ami, Dany Banza, qui fut autrefois un proche de Moïse Katumbi et une figure du G7, gère les intérêts politiques de Félix Tshisekedi au Katanga. Investi de cette mission, Dany Banza a été élevé au rang d’ambassadeur itinérant du Chef de l’Etat. Il fait partie de la garde rapprochée de Félix Tshisekedi à qui il souffle à l’oreille au point d’arracher les décisions stratégiques. Son influence est telle que c’est son bras droit, issu de son parti ACO qui compte deux députés, Sama Lukonde, qui est aujourd’hui le Premier Ministre du gouvernement issu de la nouvelle majorité. Toutes les autorités politico-administratives des anciennes provinces du Katanga sont sous la coupe de l’ambassadeur itinérant. Aucune part d’autorité d’Etat, si petite soit-elle, n’est laissée de côté. Parallèlement, l’ambassadeur itinérant veille à ce que ses hommes mobilisent les fonds nécessaires aux dépenses politiques du Chef de l’Etat qui ne peuvent apparaître dans les livres. Chaque mois, Dany Banza collecte la somme d’un million de dollars US auprès du Gouverneur du Lualaba. Le même montant est également retiré par l’ambassadeur itinérant auprès de son collègue du Haut Katanga. Au bout de l’année, ce sont 24 millions USD qui sont payés et transférés à Kinshasa par les deux gouverneurs.
Par de-là ces retraits mensuels, sur instruction du Président Tshisekedi, plusieurs marchés publics ont été réservés par Dany Banza à son ami Stéphane Kipré. Ainsi, la gouverneure a.i. du Lualaba, la sémillante Fifi Masuka, a-t-elle octroyé à l’homme d’affaires ivoirien l’éclairage public de Kolwezi pour un montant de 30 millions USD. Sur ce marché, il revient aux observateurs que les prix ont été largement surfacturés. Et un acompte de 19 millions de dollars a été payé avant le démarrage des travaux. A plus de 6.000 Usd par poteau, voilà une prestation qui rend l’éclairage public de Kolwezi parmi les plus chers au monde. Au niveau de la réhabilitation et de la construction des routes, Stéphane Kipré s’était engagé à mobiliser une garantie bancaire de 30 millions de dollars afin d’être éligible à ce juteux marché actuellement monopolisé par plusieurs compagnies chinoises. Bien que les engagements de l’homme d’affaires n’ont pas été honorés, sa société est listée parmi les bénéficiaires de plusieurs marchés.
Par de-là ces retraits mensuels, sur instruction du Président Tshisekedi, plusieurs marchés publics ont été réservés par Dany Banza à son ami Stéphane Kipré. Ainsi, la gouverneure a.i. du Lualaba, la sémillante Fifi Masuka, a-t-elle octroyé à l’homme d’affaires ivoirien l’éclairage public de Kolwezi pour un montant de 30 millions USD. Sur ce marché, il revient aux observateurs que les prix ont été largement surfacturés. Et un acompte de 19 millions de dollars a été payé avant le démarrage des travaux. A plus de 6.000 Usd par poteau, voilà une prestation qui rend l’éclairage public de Kolwezi parmi les plus chers au monde. Au niveau de la réhabilitation et de la construction des routes, Stéphane Kipré s’était engagé à mobiliser une garantie bancaire de 30 millions de dollars afin d’être éligible à ce juteux marché actuellement monopolisé par plusieurs compagnies chinoises. Bien que les engagements de l’homme d’affaires n’ont pas été honorés, sa société est listée parmi les bénéficiaires de plusieurs marchés.
Au niveau des activités en RDCongo, l’entreprenant homme d’affaires ivoirien a créé la société Afrique Digital afin de prendre sa part dans l’immense gâteau que représente la stratégie congolaise visant à réduire l’immense fracture numérique dont souffre le pays. Fort de ses entrées au Palais de la Nation, Stéphane Kipré a obtenu la gestion de l’Etat civile de la Ville Province de Kinshasa. Sans concourir à un quelconque appel d’offres, le gouverneur Gentiny Ngobila a confié au beau-fils de Laurent Gbagbo le marché d’enregistrer et numériser tous les actes d’état civil de la capitale d’au moins 12 millions d’habitants. Dans ce partenariat public privé, la Ville de Kinshasa apporte ses administrés à Afrique Digital qui met à disposition son application et le matériel informatique y afférant. Le montant initial de ce marché, sous forme d’un partenariat privé public, qui n’est pas passé par l’autorité de régulation des marchés publics s’élève à plus de 5 millions USD.
Au Ministère du Travail congolais, l’homme d’affaires ivoirien obtient le marché des cartes pour travailleurs étrangers de la RDCongo. Par un tour de passe-passe, Stéphane Kipré obtient pour près de 10 millions USD le marché de la délivrance des cartes de travailleurs étrangers. Alors qu’initialement le montant de cette carte relève de la décision interministérielle des ministères des Finances, du Budget et du Travail, le beau-fils va contourner subtilement la loi en modifiant l’appellation du produit. La carte de travailleur étranger devient le titre ou la fiche d’identification de travailleur étranger relevant exclusivement du ministère du Travail au sein duquel l’homme d’affaires a ses entrées. Le prix de la fiche d’identification est fixé à 600 Dollars US par travailleur étranger avec une quote part de 75% réservée à l’homme d’affaires ivoirien. La Présidence de la République ferme les yeux.
A Lubumbashi, à Kolwezi, à Matadi et à Goma, Afrique Digital fait les mêmes offres de service. Sur insistance des services de la Présidence qui sont instruits de favoriser les affaires congolaises de Stéphane Kipré, tous les gouverneurs des provinces les plus nanties du pays sont gentiment invités à passer à la caisse. De quoi préparer le lancement du nouveau parti de Laurent Gbagbo et assurer les prochaines campagnes électorales de l’ancien président ivoirien.
Pour preuve des entrées de l’homme d’affaires ivoirien dans les hautes sphères du pouvoir de Kinshasa, c’est bien Stéphane Kipré qui a été dépêché auprès de Richard Muyej afin de lui arracher sa démission du gouvernorat du Lualaba. Les deux hommes se connaissent. Dès son arrivée en RDCongo, Stéphane Kipré a pris racine au Katanga en arrachant une carrière de cuivre et de cobalt dans le Lualaba. En homme avisé, l’ivoirien a mis à la tête de son entreprise minière un des fils de Richard Muyej. Les liens entre Stéphane Kipré et la famille Muyej se resserrent jusqu’au moment où Dany Banza prend la décision d’écarter le gouverneur dont la popularité grandissante préoccupe le pouvoir de Kinshasa. L’opération est d’autant plus aisée que la Vice-Gouverneur Fifi Masuka ambitionne de diriger la province. En signe d’allégeance, elle apporte au Chef de l’Etat tous les éléments de la gestion de son titulaire. Les jours de Richard Muyej sont désormais comptés.
Au Ministère du Travail congolais, l’homme d’affaires ivoirien obtient le marché des cartes pour travailleurs étrangers de la RDCongo. Par un tour de passe-passe, Stéphane Kipré obtient pour près de 10 millions USD le marché de la délivrance des cartes de travailleurs étrangers. Alors qu’initialement le montant de cette carte relève de la décision interministérielle des ministères des Finances, du Budget et du Travail, le beau-fils va contourner subtilement la loi en modifiant l’appellation du produit. La carte de travailleur étranger devient le titre ou la fiche d’identification de travailleur étranger relevant exclusivement du ministère du Travail au sein duquel l’homme d’affaires a ses entrées. Le prix de la fiche d’identification est fixé à 600 Dollars US par travailleur étranger avec une quote part de 75% réservée à l’homme d’affaires ivoirien. La Présidence de la République ferme les yeux.
A Lubumbashi, à Kolwezi, à Matadi et à Goma, Afrique Digital fait les mêmes offres de service. Sur insistance des services de la Présidence qui sont instruits de favoriser les affaires congolaises de Stéphane Kipré, tous les gouverneurs des provinces les plus nanties du pays sont gentiment invités à passer à la caisse. De quoi préparer le lancement du nouveau parti de Laurent Gbagbo et assurer les prochaines campagnes électorales de l’ancien président ivoirien.
Pour preuve des entrées de l’homme d’affaires ivoirien dans les hautes sphères du pouvoir de Kinshasa, c’est bien Stéphane Kipré qui a été dépêché auprès de Richard Muyej afin de lui arracher sa démission du gouvernorat du Lualaba. Les deux hommes se connaissent. Dès son arrivée en RDCongo, Stéphane Kipré a pris racine au Katanga en arrachant une carrière de cuivre et de cobalt dans le Lualaba. En homme avisé, l’ivoirien a mis à la tête de son entreprise minière un des fils de Richard Muyej. Les liens entre Stéphane Kipré et la famille Muyej se resserrent jusqu’au moment où Dany Banza prend la décision d’écarter le gouverneur dont la popularité grandissante préoccupe le pouvoir de Kinshasa. L’opération est d’autant plus aisée que la Vice-Gouverneur Fifi Masuka ambitionne de diriger la province. En signe d’allégeance, elle apporte au Chef de l’Etat tous les éléments de la gestion de son titulaire. Les jours de Richard Muyej sont désormais comptés.
Renâclant à jouer les Brutus, Dany Banza charge Stéphane Kipré de négocier la démission volontaire de son associé. L’homme d’affaires est donc dépêché en Afrique du Sud où le gouverneur est hospitalisé. Richard Muyej est un homme affaibli. Il se remet difficilement du Covid 19. L’échange entre les deux hommes a été enregistré par un conseiller. "Vous me demandez de démissionner. Je suis malade. Et vous voulez me chasser", aurait répliqué Richard Muyej à son interlocuteur. Ce dernier de répondre : "Si je suis venu, c’est parce que Dany Banza vous considère comme un père. Il ne veut pas que vous soyez humilié par l’Inspection des Finances". Sur son lit d’hôpital, Richard Muyej répond à l’envoyé de Dany Banza : "Si j’ai été chassé, je sais que ce sont les instructions du Chef de l’Etat". Et l’ancien gouverneur de s’en prendre à celui qu’il pensait être son protégé : "Dany dit qu’il est mon fils. Est-ce qu’il a oublié tout l’argent que je lui ai donné et tous les avions que j’ai affrétés pour aller voir venir de Kinshasa ou aller voir ses copines à gauche et à droite. Avant allait-il dans les jets privés ? Je suis mourant et il me traite comme cela".
Richard Muyej se sent doublement trahi par Dany Banza qui n’a pas eu le courage de l’affronter en préférant lui envoyer un messager. La déception du gouverneur est d’autant plus grande qu’il a longtemps fermé les yeux sur toutes les opérations que Dany Banza a menées à Kolwezi pour rançonner pour son propre compte les opérateurs miniers. Rien ne peut calmer la colère froide de Richard Muyej. Devant le porteur de message ivoirien, le gouverneur se lâche : "Et tous les autres conseillers du Président, combien d’argent je ne leur ai pas donné ? J’ai la liste de tous les bénéficiaires. Les Inspecteurs des Finances également. S’ils sont corrects, la liste de tous ces conseillers qui ont touché de l’argent, pris de jets privés et voyagé au détriment du peuple katangais doit être publiée". La main sur le cœur, Richard Muyej charge Stéphane Kipré de dire à Dany Banza et à Félix Tshisekedi qu’il n’acceptera jamais de mourir seul.
De retour à Kinshasa, Stéphane Kipré rend compte à Dany Banza de la mission qui lui a été confiée. Informé de la réaction du gouverneur, le Président Tshisekedi décide d’accélérer les choses. Sa conviction est d’autant plus affirmée que la gouverneure a. i. Fifi Masuka se déploie tout azimut dans les salons de Kinshasa et même au sein de la famille présidentielle pour obtenir la tête de son titulaire. Elle obtiendra gain de cause puisque le gouverneur Richard Muyej sera démis par un vote de l’Assemblée provinciale du Lualaba sans même qu’il lui ait été donné l’occasion de répondre.
De Kolwezi à Abidjan en passant par Kinshasa, la chute de Richard Muyej n’a pas encore livré tous ses secrets. Aujourd’hui, le Katanga est devenu la caisse à financer des opérateurs politiques tant nationaux qu’étrangers qui tirent profit des richesses minières de la RDC pour financer leur train de vie et leurs projets.
"Camarade Président, ton génie politique, ton leadership avéré et ta vision pour la Côte d’Ivoire nous ont permis d’asseoir un parti qui compte à ce jour dans le paysage politique ivoirien", déclarait, samedi dernier à Yamoussoukro, Apolline Ibo. Il est peu probable que cette égérie de l’UNG ait jamais pu imaginer que les assises de son parti étaient financées en partie par les milliers de tonnes de cuivre et de cobalt extraits des mines katangaises de Stéphane Kipré. Et pourtant… Demain, quand les forces politiques de l’UNG auront été absorbées par le parti de l’ex-Président Laurent Gbagbo, il y a fort à parier qu’au moins un des futurs responsables de cette nouvelle formation politique aura chaque matin les yeux rivés sur le cours du cuivre et du cobalt. Ainsi va le Congo !
Irung Muye
Richard Muyej se sent doublement trahi par Dany Banza qui n’a pas eu le courage de l’affronter en préférant lui envoyer un messager. La déception du gouverneur est d’autant plus grande qu’il a longtemps fermé les yeux sur toutes les opérations que Dany Banza a menées à Kolwezi pour rançonner pour son propre compte les opérateurs miniers. Rien ne peut calmer la colère froide de Richard Muyej. Devant le porteur de message ivoirien, le gouverneur se lâche : "Et tous les autres conseillers du Président, combien d’argent je ne leur ai pas donné ? J’ai la liste de tous les bénéficiaires. Les Inspecteurs des Finances également. S’ils sont corrects, la liste de tous ces conseillers qui ont touché de l’argent, pris de jets privés et voyagé au détriment du peuple katangais doit être publiée". La main sur le cœur, Richard Muyej charge Stéphane Kipré de dire à Dany Banza et à Félix Tshisekedi qu’il n’acceptera jamais de mourir seul.
De retour à Kinshasa, Stéphane Kipré rend compte à Dany Banza de la mission qui lui a été confiée. Informé de la réaction du gouverneur, le Président Tshisekedi décide d’accélérer les choses. Sa conviction est d’autant plus affirmée que la gouverneure a. i. Fifi Masuka se déploie tout azimut dans les salons de Kinshasa et même au sein de la famille présidentielle pour obtenir la tête de son titulaire. Elle obtiendra gain de cause puisque le gouverneur Richard Muyej sera démis par un vote de l’Assemblée provinciale du Lualaba sans même qu’il lui ait été donné l’occasion de répondre.
De Kolwezi à Abidjan en passant par Kinshasa, la chute de Richard Muyej n’a pas encore livré tous ses secrets. Aujourd’hui, le Katanga est devenu la caisse à financer des opérateurs politiques tant nationaux qu’étrangers qui tirent profit des richesses minières de la RDC pour financer leur train de vie et leurs projets.
"Camarade Président, ton génie politique, ton leadership avéré et ta vision pour la Côte d’Ivoire nous ont permis d’asseoir un parti qui compte à ce jour dans le paysage politique ivoirien", déclarait, samedi dernier à Yamoussoukro, Apolline Ibo. Il est peu probable que cette égérie de l’UNG ait jamais pu imaginer que les assises de son parti étaient financées en partie par les milliers de tonnes de cuivre et de cobalt extraits des mines katangaises de Stéphane Kipré. Et pourtant… Demain, quand les forces politiques de l’UNG auront été absorbées par le parti de l’ex-Président Laurent Gbagbo, il y a fort à parier qu’au moins un des futurs responsables de cette nouvelle formation politique aura chaque matin les yeux rivés sur le cours du cuivre et du cobalt. Ainsi va le Congo !
Irung Muye