Les élections municipales et régionales vont se tenir, sauf modification du calendrier électoral, dans le dernier trimestre de l’année 2023. Cela va marquer un temps fort au niveau de l’occupation du terrain politique non seulement entre le RHDP, parti au pouvoir, et les opposants, mais aussi entre les partis d’oppositions dont les rivalités n’échappent pas aux observateurs de la vie politique ivoirienne.
Les forces formellement constituées en présence pour le leadership vont être le RHDP d’Alassane Ouattara, le PDCI d’Henri Konan Bédié, le FPI de Pascal Affi N’Guessan, le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le MGC de Simone Ehivet Gbagbo.
Les forces formellement constituées en présence pour le leadership vont être le RHDP d’Alassane Ouattara, le PDCI d’Henri Konan Bédié, le FPI de Pascal Affi N’Guessan, le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le MGC de Simone Ehivet Gbagbo.
LE RHDP
Alassane Ouattara
Parti au pouvoir, le RHDP a à cœur, avec ses partis satellite, de remporter les élections à mi-parcours de mandat présidentiel afin de mieux préparer la conservation du fauteuil présidentiel en 2025. Au pire des cas, à défaut de battre toute l’opposition réunie, le RHDP veut sortir de ses élections comme étant le parti le plus représenté au niveau des élus locaux afin de confirmer qu’il est un parti politique populaire qui a une influence sur tout le territoire national. Pour ce faire, pendant que l’opposition s’entredéchire entre elle et que des partis politiques se disloquent, le parti au pouvoir continue de tisser tranquillement sa toile politique, tout en contribuant à renforcer les moyens financiers à ses leaders politiques pour davantage asseoir leur influence au sein des populations.
LE PDCI
henri Konan Bédié
Le plus vieux parti de Côte d’Ivoire, le PDCI, l’a compris. Dans sa reconquête du pouvoir exécutif perdu par un coup d’Etat en 1999, Henri Konan Bédié a accepté son statut d’opposant en sortant mettant fin à son alliance avec Alassane Ouattara. Mieux, le PDCI s’inscrit dans le rajeunissement de sa classe dirigeante et le recrutement de jeunes personnes comme militants et sympathisants, après avoir réussi à s’imposer comme le chef de file de l’opposition ivoirienne. Le vieux parti a toujours du monde, est fortement enraciné dans son bastion du centre du pays avec la plus grande couverture du territoire national et ses cadres ont des ressources financières qui peuvent peser lourd au niveau local.
LE FPI
Pascal Affi N'Guessan
Sorti affaibli par le schisme en son sein, le FPI a vu partir Laurent Gbagbo, son leader charismatique, avec une grande partie des militants. Quoique perturbé par le départ des Gbagbo ou Rien (ndlr : GOR), Pascal Affi N’Guessan a su maintenir le FPI debout, même si ce parti ne peut plus se targuer, sans contestation, d’être le fer de lance des partis de gauche en Côte d’Ivoire. N’empêche. Cette situation fait que Pascal Affi N’Guessan a les coudées franches pour déployer sa politique sans entraves en interne. Son équipe est actuellement à pied d’œuvre pour recruter de nouveaux militants tout en réorganisant le FPI dans l’optique des joutes électorales à venir. Pascal Affi N’Guessan ayant un grand challenge, celui de démontrer que lui et le FPI comptent toujours dans l’échiquier politique ivoirien. Et cela passe par les élections municipales et régionales de 2023.
LE PPA-CI
Laurent Gbagbo
Fort de son charisme, de son aura et de sa popularité, Laurent Gbagbo est sorti du FPI avec un très grand nombre de militants pour créer le PPA-CI. L’ancien président ivoirien, n’ayant pas pu contrôler à nouveau le FPI, s’est donné un autre appareil politique pour faire passer ses idées et revenir au pouvoir. Ses camarades sont sur le terrain, à cet effet, pour recruter de nouveaux membres et occuper davantage la scène politique. Et pourquoi pas, dans l’attente de 2025, redevenir le leader de l’opposition qu’il était avant sa prise du pouvoir exécutif en 2000 ? Le nom Laurent Gbagbo est un sésame. Mais suffit-il pour ouvrir toutes les portes ? En 2023, nous verrons combien de communes et combien de régions dont PPA-CI pourra se targuer d’avoir ouvert les serrures.
MGC
Simone Ehivet Gbagbo
La personnalité politique ayant obtenue le plus de sympathie est, sans doute, Simone Ehivet Gbagbo, depuis l’histoire du ʺdivorce civil et politiqueʺ avec Laurent Gbagbo. Déjà très bien connue comme femme politique de premier plan, cela a encore augmenté sa côte de popularité. Avec le Mouvement Générations Capables (MGC), l’ancienne Première Dame de Côte d’Ivoire et député d’Abobo a décidé de continuer à faire la politique. Son mouvement est d’ailleurs en train de se muer en parti politique. Sans grand bruit, ses partisans tissent leur toile. De jour en jour, des adhésions et des ralliements se font. MGC a une vingtaine de mois devant lui pour montrer son dynamisme de sorte à avoir de nombreuses communes et régions pour mieux préparer la présidentielle de 2025.
Les préparatifs de la bataille politique de 2023 sont donc lancés dans chaque état-major politique.
Herman Bléoué
Herman Bléoué