Etranger :les conséquences des sanctions de la CEDEAO sur l'économie malienne

Rédigé par KOFFI MICHAËL KOUAKOU le Vendredi 28 Janvier 2022 à 08:04 | Lu 656 fois


Les Chefs d'Etats de la Communauté Économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) ont décidé de frapper le Mali de plusieurs sanctions fortes à la faveur de la rencontre tenue à Accra ,la capitale ghanéenne le 09 janvier.Cela en réponse au retard pris dans la tenue des élections après une transition de 18 mois par la junte militaire avec à sa tête Assimi Goïta qui entend aller jusqu'à 2026 avant de passer la main.Au nombre de ces sanctions figurent le gel des avoirs maliens au sein de la Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO), la fermeture des frontières entre le Mali et les États membres de l'organisation, la suspension des transactions avec Bamako, à l'exception des produits médicaux et des produits de première nécessité.A cela s'ajoutent le retrait des ambassadeurs de tous les pays membres du Mali ainsi que d'autres sanctions concernant l'aide financière.


Il faudrait le dire tout net ,le Mali a le dos a mur ! Et son économie s'en trouve fortement fragilisée .Tant les conséquences pourraient être nombreuses ! Avec le gel des avoirs à la banque centrale ,l'on se demande comment les banques maliennes pour être alimentées afin de faire face aux différentes dépenses.Les premières sont sans conteste les salaires des fonctionnaires qu'il faudra payer pour maintenir l'Etat et les administrations debout. Dans la configuration actuelle des choses ,ce sera fort difficultueux.Que dire également des secteurs primaires et tertiaires qui fondent la structure de l' économie malienne?En pleine croissance économique depuis 2014 soit deux ans après la crise ,le Mali a vu son PIB passé de 4.7% en 2018 à 5.6% en 2019. La contribution du secteur primaire représentait 38,34% du PIB avec une large part pour l’agriculture (19,% du PIB) en 2017. En 2019 soit un an avant le premier coup d'Etat , elle est passée à 38,43% du PIB.La destination finale des produits agricoles ,c'est leur écoulement sur les marchés extérieurs afin de renflouer les caisses de l'État et les maintenir à flot .Or avec ces sanctions ,le commerce ( le secteur tertiaire ) le plus dynamique avec un 37.05 % du PIB en 2019 est mis en mal.Il en va de même pour les pour les affaires .Et pourtant les perspectives étaient bonnes .En effet Le classement Doing Business 2019 classait le Mali à une place de 145 sur 190 pays avec une facilité à faire des affaires à 43,86 sur 100.Troisième producteur d’or en Afrique après l’Afrique du sud et le Ghana, le Mali s'est taillé une réputation avec dix (10) sociétés minières pour une production de plus de 60 tonnes en 2018 contre 46,5 tonnes en 2017.A cela s'ajoute ,le florilège d'industries maliennes en pleine explosion en Afrique de l’Ouest dans les meuneries ,les raffineries de sucre,des centrales laitières, les vinaigreries, les biscuiteries et chocolateries.Mais cette belle embellie pourrait virer au cauchemar avec la fermeture des frontières et la suspension des transactions avec Bamako. L'une des grosses consequences pourrait être l'inflation.Les prix des denrées de première nécessité pourraient fortement grimper avec la fermeture des frontières en plus du manque des produits sur le marché.Soulignons que l'inflation avait déjà amorcé une hausse en passant de 1,7% en 2019 à 1,8% en 2020. KKM

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