18 minutes, c'est le temps qu'a duré la cérémonie de prise d'armes, à l'occasion de la commémoration des 63 ans de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, à Dabou. Arrivée à 10 h au parvis de la sous préfecture, lieu de la cérémonie, le préfet hors grade est accueilli par le lieutenant Boli Wilfried, commandant de l'escadron 901 de la gendarmerie de Dabou qui dirigeait la cérémonie. Deux détachements de la gendarmerie, 2deux autres de la police, les agents des eaux et forêts, les sapeurs pompiers civils, la police municipale, telles sont les forces présentes. Suit l'exécution de l'hymne national avant de remettre le drapeau en berne. Avant son adresse aux populations, le préfet, le visage déjà marqué par le deuil, fait observer une minute de silence. " Nous n'avons pas pu célébrer cette fête de façon grandiose en raison du grand deuil qui frappe le pays. Nous l'avons proposé mais Dieu l'a disposé. Vous constatez que je n'ai pas mon verbe habituel. Yako à nous tous!", dit il d'une voix très lourde. Effectivement, celui que la population de Dabou connait pour son éloquence langagière émaillée par les métaphores, paraissait quelque peu emprunté tellement les mots sortaient difficilement des joues. " Créons les conditions pour des élections municipales et régionales calmes, apaisées, sans palabres", a t il conseillé aux candidats et aux électeurs. En somme, l'intervention du préfet de région n'aura duré que 3 minutes. De fait, il est vrai que la mort du président Henri Konan Bédié touche toute la Côte d'Ivoire, mais elle affecte singulièrement le préfet de région N'Zi Kangah Rémi, dont on dit qu'il est originaire de la région du N'Zi, voisine de l'Iffou, fief du président Henri Konan Bédié. Aussi, nous souffle -t- on, la famille de l'ex chef de l'État et les parents du préfet de région auraient elles de solides accointances depuis plusieurs décennies. En tout cas, l'ombre de N'Zuéba a véritablement plané sur la cérémonie à Dabou.
Norbert Nkaka