Intervention militaire de la CEDEAO contre le Mali : Vers un affrontement indirect entre la France et la Russie ?

Rédigé par Jean Calvin Koutouan le Mardi 11 Janvier 2022 à 19:18 | Lu 485 fois



En réponse à la menace de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de faire intervenir sa force en attente au Mali, la junte au pouvoir à Bamako, dirigée par le Colonel Assimi Goïta a très vite réagi hier Lundi 10 Janvier, pour rassurer les populations Maliennes.










Dans un communiqué rendu public, les autorités de transition invitaient ‘’les populations au calme et à la retenue. Face à toute éventualité de déploiement des forces étrangères contre notre pays, le Gouvernement du Mali appelle les Forces de Défense et de sécurité, ainsi que la population, à redoubler de vigilance et à rester mobilisées…’’. Face au risque d’agression des armées de la sous-région, le Mali dont les forces militaires sont durement éprouvées par 9 ans de lutte contre l’insurrection islamiste, promet d’être balayé par la puissance de feu adverse en cas d’intervention.
 
Mais, en cas de concrétisation du projet d’intervention militaire de l’instance sous-régionale, la junte dirigée par Assimi Goïta espère sans doute bénéficier de l’appui indirect de Moscou, dont la coopération technique sur le plan militaire, a récemment permis au Mali d’acquérir du matériel de pointe. Si les sanctions ont été aussi sévères contre Bamako, ceci s’explique en partie par l’entêtement des autorités militaires à vouloir recourir à l’expertise des mercenaires de Wagner pour combattre les groupes djihadistes. Ni la France, ni les partenaires Occidentaux du Mali, tout autant que les états de la CEDEAO, n’ont digéré cet affront imposé par la junte avec l’arrivée effective des mercenaires Russes.
 
Cependant, si elle doit déployer sa force en attente au Mali pour y faire respecter sa volonté de voir le pays retourner rapidement à l’ordre constitutionnel, la CEDEAO pourra sans doute compter sur le soutien logistique de la France et de l’Union Européenne qui viennent ce Mardi 11 Janvier d’apporter leur caution aux mesures prises par la CEDEAO contre le Mali.
 
Le schéma semble surréaliste pour l’heure. Pourtant, en cas de persistance des tensions, le Mali pourrait devenir le premier champ d’affrontement indirect entre la France, désireuse de conserver son influence sur son précarré, et la Russie qui lorgne l’opportunité d’une éviction de l’Occident dans cet espace géopolitique.
R.A

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