Interview Professeur DEMBELE Président du Comité National du Codex Alimentarius Côte d’ivoire

Rédigé par Edithe Valerie Nguekam le Mercredi 28 Aout 2024 à 13:30 | Lu 141 fois


Le Comité National du Codex Alimentarius en Côte d'Ivoire joue un rôle crucial dans la réglementation des produits alimentaires, en veillant à ce que ceux-ci respectent les standards de sécurité et de qualité, non seulement pour protéger les consommateurs locaux, mais aussi pour assurer la compétitivité des produits ivoiriens sur les marchés internationaux. Grâce à ces normes, les produits alimentaires de Côte d'Ivoire peuvent accéder plus facilement aux marchés étrangers, où les exigences en matière de sécurité alimentaire sont de plus en plus strictes.


Professeur, est-ce que vous pouvez revenir sur les grands axes de cet atelier  sur le renforcement des capacités  des acteurs de la filière fruits et légumes, quelle était l'urgence ?
 
Vous savez que le marché international devient de plus en plus exigeant. Et nous, les pays en développement, c'est de limiter l'accès de nos productions sur le marché. Si nous ne pouvons pas, nous ne produisons pas dans le cadre des standards internationaux. Et dans ce cadre-là, particulièrement, la filière fruits et légumes est très importante dans le développement agricole, particulièrement dans l'économie du pays, création d'emplois, entrée de devises. Donc, cet atelier, c'est de sensibiliser les acteurs, le renforcement des capacités à l'utilisation des normes. Qu'est-ce que la démarche le processus pour aller vers la normalisation ? Tout ne se résume pas à sortir des   financements, mais il faut une certaine motivation, une certaine compréhension, une stratégie pour aller vers cette démarche. C'est pour ça que nous avons sollicité les experts en normes. Maintenant, c'est nous, nous avons expliqué le processus et particulièrement les cinq ou sept fruits que nous avons déjà certifiés, normalisés. Nous allons dérouler tout le processus pour que puisse la maîtriser les procédés et que cela va s'étendre à d'autres productions.


Sur quel critère s’est fait le choix  sur les  fruits et légumes qui font l’objet de cet atelier?

Pour commencer, ces fruits sont des aliments moteurs de la production d'exportation en Côte d’ivoire : la mangue fraîche,  le gingembre, l’avocat, le fruit de la passion, le piment. Pour le fruit de la passion, il connaît actuellement beaucoup de problèmes, car il est en voie de disparition. Si les producteurs sont sensibilisés, utilisent les guides de bonnes pratiques, ça va développer cette production, le fruit de la passion va revenir sur le marché. Donc, ce sont des fruits qui sont connues et qui sont beaucoup exportées vers les marchés émergents, vers les marchés internationaux et consommés aussi localement. C'est pour cela que nos choix sont partis vers cette production-là.


Monsieur le Président, on a vu que vous avez invités les producteurs. Qu'est-ce que vous attendez d'eux ?
Les producteurs ont été invités à partir des structures d'encadrement qui sont même aussi présentes dans la salle. Ensuite, ceux qui sont actifs, ou ceux qui, et on voit,  se battent au jour le  jour pour aller vers cette normalisation. Ils ne doivent  pas la considérer, comme étant un handicap, un frein à leur accès, à leur développement, surtout les petits PME. Nous attendons de ces producteurs qu’ils s’engagent  réellement dans la normalisation, qui vont participer aux différents comités ou au comité technique, aussi bien au niveau du Codex, comité national du Codex, au niveau aussi du CODINORM puisque ça a  également été développé. Il faut qu'ensemble, nous puissions aller vers ce terme la, parce que c'est à adopter, l’heure  est venue de maitriser la normalisation ou mourir. Alors, mieux vaut aller faire le sacrifice d'adopter et vivre.

Parlez –nous du  CODEX Alimentarius  aujourd'hui, quel est son impact dans le milieu de la transformation des produits agricoles alimentaires en Côte d'Ivoire ?
 
En Côte d'Ivoire, le Codex est un organisme de veille, et d'information. Les normes sont élaborées à partir de la commission du Codex. Ces normes-là existent, ces standards-là existent. Donc, le rôle du comité national ici, c'est de traduire cela  dans notre réalité pratique. C'est ce qu'on vient de faire avec les cinq fruits. Nous avons fait la démarche d'aller vers CODINORM  pour qu'ils fassent passer ça comme étant des normes ivoiriennes. Le rôle aussi du Comité National Codex, Côte d'Ivoire, c'est de présenter, de défendre du tout même la position de la Côte d'Ivoire lorsque ces normes sont adoptées. Parce que parfois, ces normes sont adoptées, il faut que ça se conforme à la réalité du terrain que nous avons ici, ce qui n'est pas évident et qui peut léser les intérêts de la Côte d'Ivoire.

Le rôle du Comité, c'est d'apporter l'information vers l'État, vers la structure de normalisation, en sorte qu'on ait une veille. Quand une norme va être adoptée, il faut que nous prenions déjà nos dispositions. Voilà à peu près ce que nous faisons. Nous assistons aussi les structures en charge du contrôle, notamment l'autorité compétente, de mettre les informations sur les normes à leur disposition.
 
Propos recueillis par EVN

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