Les journalistes de Côte d'Ivoire demandent au gouvernement de réactiver la subvention bloquée depuis 4 ans
Deux étapes majeures ont meublé cette commémoration qui a mobilisé environ 500 journalistes, à savoir la traditionnelle marche et les allocutions. Il faut le dire, l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (Unjci), dirigée par le bouillant Jean Claude Coulibaly et son équipe ont déployé de gros moyens pour mobiliser les journalistes à cette marche à travers les les rues de Cocody après le rassemblement à la Rti. " Liberté d'expression!!!", scandaient ils. C'est à 11 h qu'a débuté la série des allocutions. Six au total. Mais celle de la porte- parole des organisations de la presse et des médias (Opm), Evelyne Déba a le plus marqué les autorités et les journalistes présents. S'appuyant sur l'article 19 de la déclaration universelle des droits de l'homme, elle a insisté sur le droit à l'expression et à l'opinion que doivent avoir les journalistes. "Malheureusement ceux ci font l'objet de menaces et d'agressions de la part des forces de l'ordre. Il faut songer à la résolution de ces problèmes", a signifié la porte- parole avant d'ouvrir là boîte de Pandore sur la situation catastrophique que vit l'ensemble des journalistes de Côte d'Ivoire : Les entreprises de presse au bord de la faillite, les arriérés de salaire allant jusqu'à 4 voire 5 mois, les salaires souvent en deçà du SMIC, des journaux invendus, la précarité absolue des radios de proximité ou des collectivités, plongeant les journalistes dans une misère sans nom. " La raison principale, selon la porte-parole, est la suspension de la subvention de l'Etat, aux entreprises de presse, suspendue depuis 4 ans". Pour juguler cette mauvaise passe qui risque d'emporter la presse ivoirienne, il faut "que l'État consacré 0,01 % du budget à la subvention des entreprises de presse", a insisté la porte parole sous les acclamations approbatrices des journalistes. L'ambassadeur des États Unis, Richard Bell, la responsable de la commission nationale des droits de l'homme (Cndh), Namizata Sangaré, le représentant de l'Unesco, Oumar Diop ont tour à tour salué l'effort du gouvernement ivoirien pour garantir la liberté de la presse qui connait une avancée significative. " C'est la liberté d'expression qui consacre la démocratie", dira Richard Bell. " L'Unesco se tiendra toujours aux côtés des journalistes pour les défis majeurs", renchérit pour sa part le représentant de l'Unesco. Rebondissant sur le thème de l'année, " Le journalisme sous l'emprise du numérique", le directeur de cabinet, Jean Martial Adou, représentant le ministre Amadou Coulibaly de la Communication et du développement du numérique, a indiqué que le ministère de tutelle s'attèle à assainir l'écosystème des médias. " Nous allons mettre fin à l'anarchie et surtout les fake-news....parce que le journalisme est le socle de la liberté", a t il promis au nom du ministre Amadou Coulibaly. Dans cette veine, Jean Claude Coulibaly, président de l'Unjci a reconnu que l'ère du numérique dépeint dangereusement sur la presse traditionnelle. " Nous sommes conscients du ravagé du numérique sur la presse papier. Mais tous les changements même les plus souhaités ont leur mélancolie", signifie t il, tout en invitant les journalistes à réinventer l'information et la mettre au goût du jour. Pour le président de l' Unjci, cette journée constitue un pan de l'histoire du journalisme en ce sens qu'elle marque les sacrifices des journalistes pour les nouvelles générations. Notons que cette année, c'est l'Uruguay qui abrite la cérémonie officielle à travers une conférence mondiale sur le thème du jour. Norbert Nkaka