La variole du singe en Côte d'Ivoire : Points clés du 48ème Talk Santé avec le Dr Amani Raphael.

Rédigé par Edithe Valerie Nguekam le Mercredi 21 Aout 2024 à 19:33 | Lu 174 fois


Le jeudi 15 août 2024, la plateforme Radio Santé a organisé son 48ème Talk Santé, en partenariat avec le Ministère de la Santé, l'INHP, et l'OMS. Cet événement, tenu en ligne, a abordé un sujet d'une actualité brûlante : la variole du singe (MPOX). Le Dr Amani Raphael, épidémiologiste à l'Institut National de l'Hygiène Publique (INHP), a été l'invité principal pour éclairer l'audience sur cette maladie qui inquiète de plus en plus en Afrique et particulièrement en Côte d'Ivoire.


 
 
La variole du singe, également connue sous le nom de MPOX, est une maladie zoonotique, c'est-à-dire transmissible de l'animal à l'homme. Elle est causée par le virus de la variole du singe, un virus découvert pour la première fois en 1958. Le Dr Amani a précisé que cette maladie présente des symptômes similaires à ceux de la variole classique, éradiquée en 1980, mais avec des différences notables dans les modes de transmission et les manifestations cliniques.

Propagation et zones touchées en Côte d'Ivoire

Depuis le début de l'année 2024, 15 pays africains ont signalé des flambées de variole du singe, avec un total de 2 030 cas confirmés et 13 décès. La Côte d'Ivoire n'est pas en reste, avec 28 cas répertoriés dans 14 districts sanitaires, dont un décès. Selon le Dr Amani, la maladie se propage principalement dans les zones rurales, mais commence à apparaître en milieu urbain en raison des mouvements de population et du développement des transports.

Comment reconnaître la maladie ?
Le Dr Amani a décrit les signes cliniques de la variole du singe, en insistant sur la nécessité de différencier cette maladie d'autres affections présentant des symptômes similaires, comme la varicelle ou la rougeole. La période d'incubation de la MPOX varie de 6 à 13 jours, mais peut aller jusqu'à 21 jours. Les symptômes se développent en deux phases : une phase invasive, avec fièvre intense et douleurs musculaires, suivie d'une phase éruptive, caractérisée par l'apparition de boutons évoluant en croûtes.

Mesures préventives et stratégies de riposte

Face à la propagation de la variole du singe, l'OMS a élevé la riposte à son plus haut niveau. Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS, dans son communiqué du 8 août dernier, a demandé une réunion d'urgence du comité d'experts pour déterminer si l'épidémie constitue une urgence de santé publique de portée internationale. En Côte d'Ivoire, des stratégies de prévention sont mises en œuvre, notamment l'isolement des cas suspects, le renforcement des capacités de diagnostic et de laboratoire, et la sensibilisation des communautés aux risques liés à cette maladie.

Vaccination et perspectives pour l'Afrique

Un autre point crucial abordé lors du Talk Santé concernait la vaccination contre la variole du singe. Bien que des vaccins existent, leur disponibilité en Afrique reste limitée. Le Dr Amani a mentionné les efforts en cours pour mobiliser des doses de vaccins sur le continent, avec un objectif de 10 millions de doses d'ici 2025. Cependant, il a souligné que pour l'instant, ces vaccins ne sont administrés qu'aux personnes à risque élevé, telles que les agents de santé en contact direct avec des cas confirmés.

Ce Talk Santé s'est conclu par un appel à la vigilance et à la mobilisation de toutes les parties prenantes pour lutter contre la variole du singe. Le Dr Amani a encouragé les journalistes et les professionnels de la santé à relayer les informations cruciales sur la MPOX, afin de contribuer à la protection des communautés.
Edithe Valerie Nguekam.

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