Koulibaly Seydou, Militant du Front Populaire Ivoirien
Le Mozambicain Léornado Santos Simao représentant spécial pour l'Afrique de l'ouest et du Sahel du Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), fonctionnaire international devant justifier de son travail au sein de cette institution, est bien dans son rôle à travers la visite qu'il rend aux autorités et à la classe politique ivoiriennes depuis le 17 avril 2025.
Cette visite qui rentre dans le cadre global des tournées périodiques contenues dans sa feuille de route, prend tout un autre sens pour les acteurs et observateurs du microcosme socio-politique ivoirien en cette année hautement électorale.
Du coup, chacun y va de son inspiration, de ses doigts et des claviers, des expressions de visages et des postures d'affichages. Mais surtout, chacun y va de ses fantasmes.
En effet, si pour certains abonnés des "Institutions bashing " et comme distillé de façon homéopathique par les officines dédiées, l'envoyé d'Antonio Guterres est venu mettre au pas le pouvoir ivoirien afin de donner force de lois à leur desiderata, pour d'autres comme nous autres, l'envoyé de l'ONU ne fait que son travail, celui de veiller à l'harmonie entre les peuples à l'intérieur des Etats, de veiller à l'harmonie des Etats à l'échelle planétaire. Paix et sécurité dans le monde, harmonie entre les nations et respect des droits de l'homme, tel est le leitmotiv de l'ONU. Il n'y donc rien de nouveau sous le soleil d'Eburnie.
Ce que les uns et les autres devraient retenir, c'est que pour l'Onu, tous les Etats et leurs autorités bénéficient du principe de souveraineté, d'autonomie et d'efficacité. En français facile, disons que selon ce principe, l'ONU accompagne, conseille les Etats et leurs autorités sans pour autant se substituer à eux.
Que ceux qui pensent que l'ONU à travers son émissaire M.Léornado Santos Simao, a les moyens de tordre le bras au pouvoir ivoirien, donc de se substituer aux institutions chargées d'organiser l'élection présidentielle d'octobre 2025, se détrompent et se réveillent.
Quoique de par certaines de ses faiblesses, on soit en droit de qualifier cette organisation de "machin" à l'instar du Général De Gaulle, l'ONU dans ses grands principes fondateurs, œuvre plus pour l'ordre que le chaos. Les partisans du chaos devront donc repasser. Ça n'est pas à 06 ou 07 mois de l'échéance constitutionnelle que l'ONU va en rajouter au désordre sous-régional en se faisant le complice de certains acteurs submergés par leurs incohérences et insuffisances, parce que se croyant seuls au monde. Or pour la même ONU, tout habitant de cette planète devrait se convaincre de n'être pas seul au monde. Cela réduirait les conflits et les tensions dûs aux surenchères, parce que chacun relativiserait les donnes.
C'est bien ce relativisme allaité par l'amélioration continue, qui garantit l'occurrence de tous les changements qualitatifs en termes de consolidation démocratique.
En un mot comme en mille, ça n'est pas l'ONU qui va organiser les élections en Côte d’Ivoire. Ça n'est pas l'ONU qui va dicter les conditions d'éligibilité à la présidentielle d'octobre 2025. La constitution ivoirienne, garant de la souveraineté du pays, en a balisé les contours et aspérités.
En dépit de nos différences de chapelles, nous serons tous unanimes à reconnaître que la Côte d'Ivoire n'est ni un Etat désespéré ni un Etat en faillite pour que l'ONU vienne se substituer à ses institutions. Elle n'est ni le Timor oriental de 2007, ni le Népal de 2008. L'émissaire de l'ONU M.Léornado Santos Simao pourra en témoigner une fois à New York.
Tous les acteurs ivoiriens devraient avoir à l'esprit que si en 2010 et 2020 dans les conditions que chacun peut qualifier, l'échéance constitutionnelle a été respectée, ça n'est pas 15 ans plus tard dans les conditions que chacun peut objectivement qualifier, qu'elle ne sera miraculeusement pas tenue.
Candidats, à vos parrainages, bilans et projets, on y va et que le meilleur gagne !
Koulibaly Seydou
Militant du Front Populaire Ivoirien