Considérées comme une activité de souveraineté alimentaire (FAO, 2012), les cultures maraîchères jouent un rôle primordial dans la plupart des programmes de nutrition, de lutte contre la pauvreté et contribuent significativement aux revenus des familles. Bien que le niveau de l’utilisation des pesticides dans l’agriculture africaine demeure faible par rapport à d’autres régions du monde, il est cependant évident que celle-ci est en nette progression dans les cultures maraîchères.
Comment continuer à cultiver en respectant l’environnement, en protégeant le sol et surtout la biodiversité ? C’est ce à quoi répondent ici certains acteurs du secteur, les producteurs et distributeurs d’engrais naturels ou composts, les agriculteurs qui sont les plus concernés par cette méthode et aussi des experts, partenaires et responsables du programme d’incubation 2SCALE.
il faut souligner ici que le programme d’incubation 2SCALE à travers ses multiples missions dans la sous-région, en Afrique, travaille en collaboration avec le secteur privé local pour développer des réseaux agroalimentaires durables.
Grâce à sa collaboration dans le cadre de ces partenariats public-privé, des formations, des conseils techniques sont fournis, afin d’aider les producteurs et productrices, les autres petites et moyennes entreprises locales à devenir plus compétitifs et capables de répondre rapidement aux nouvelles opportunités.
Depuis des années déjà, 2SCALE a introduit dans ses programmes des pratiques agricoles plus durables à travers ces partenariats. Les principales approches en la matière sont la gestion intégrée de la fertilité des sols (GIFS) et la lutte intégrée contre les parasites. Les solutions vertes font partie des innovations qu’il apporte aux agriculteurs pour plus d’efficacité et de rentabilité dans la production.
L’engrais vert, une nécessité.
Les engrais verts sont aujourd’hui une solution incontournable pour espérer produire des aliments sains qui garantissent la sécurité alimentaire et la santé des populations.
Ils sont le plus souvent produits à partir des déchets végétaux ou animaux. Claude Arsène Savadogo champion du partenariat légumes, producteur d’engrais naturel partenaire pour le programme 2SCALE explique que la « La méthode de compostage consiste à mélanger et faire fermenter dans un processus divers matériaux notamment de la déjection animale, des matières végétales, du phosphate naturel, etc. durant 7 semaines au moins pour obtenir un produit sain et naturel auquel on rajoute des micro organiques notamment des champignons pour permettre d'accroître la qualité et la fertilité et pour un rôle protecteur pour les plantes »
Le programme 2SCALE qui encourage l’utilisation des engrais organiques travaille en partenariat avec les innovateurs qui apportent les fertilisants organiques et qui contribuent aussi dans la facilitation de leur accès aux petits producteurs/trices.
M. Savadogo Arsène, précise aussi que le compost qu’il propose aux agriculteurs /trices est très bénéfique pour le sol.
« Le compost que nous proposons aux agriculteurs est un hydro-rétenteur. Il permet de réduire l’impact négatif de l’acidité du sol sur les cultures en cas de sécheresse. C’est un produit qui permet aux plantes de résister jusqu'à 10 jours sans eau tout en entretenant la structure, la texture et la vie microbienne du sol qui, par la suite se chargera de nourrir à son tour la plante. L’ajout du Trichoderma dans les composts permet de protéger la plante contre les champignons du sol et pour les cultures maraichères contre les nématodes ».
Etienne Kouadio est maraîcher en zone urbaine à Abidjan. Après avoir utilisé pendant plusieurs années les engrais chimiques dans la production de choux et de salades, il a finalement opté pour le compost qui selon lui est plus facile à obtenir et à utiliser. Le compost lui permet aussi d’obtenir de bons rendements. « Aujourd'hui, après des renseignements et des séances de formations obtenus des ONG et du ministère en charge de l’agriculture, je fabriquer moi-même une partie de mes besoins en compost et quand il y a des moyens, j'achète aussi sur le marché ».
Ils sont le plus souvent produits à partir des déchets végétaux ou animaux. Claude Arsène Savadogo champion du partenariat légumes, producteur d’engrais naturel partenaire pour le programme 2SCALE explique que la « La méthode de compostage consiste à mélanger et faire fermenter dans un processus divers matériaux notamment de la déjection animale, des matières végétales, du phosphate naturel, etc. durant 7 semaines au moins pour obtenir un produit sain et naturel auquel on rajoute des micro organiques notamment des champignons pour permettre d'accroître la qualité et la fertilité et pour un rôle protecteur pour les plantes »
Le programme 2SCALE qui encourage l’utilisation des engrais organiques travaille en partenariat avec les innovateurs qui apportent les fertilisants organiques et qui contribuent aussi dans la facilitation de leur accès aux petits producteurs/trices.
M. Savadogo Arsène, précise aussi que le compost qu’il propose aux agriculteurs /trices est très bénéfique pour le sol.
« Le compost que nous proposons aux agriculteurs est un hydro-rétenteur. Il permet de réduire l’impact négatif de l’acidité du sol sur les cultures en cas de sécheresse. C’est un produit qui permet aux plantes de résister jusqu'à 10 jours sans eau tout en entretenant la structure, la texture et la vie microbienne du sol qui, par la suite se chargera de nourrir à son tour la plante. L’ajout du Trichoderma dans les composts permet de protéger la plante contre les champignons du sol et pour les cultures maraichères contre les nématodes ».
Etienne Kouadio est maraîcher en zone urbaine à Abidjan. Après avoir utilisé pendant plusieurs années les engrais chimiques dans la production de choux et de salades, il a finalement opté pour le compost qui selon lui est plus facile à obtenir et à utiliser. Le compost lui permet aussi d’obtenir de bons rendements. « Aujourd'hui, après des renseignements et des séances de formations obtenus des ONG et du ministère en charge de l’agriculture, je fabriquer moi-même une partie de mes besoins en compost et quand il y a des moyens, j'achète aussi sur le marché ».
repiquage du riz
En Côte d’ivoire, la demande en produits maraîchers frais est en hausse. Cette forte demande est satisfaite en partie par la production maraîchère locale dans les zones péri-urbaines de la capitale Abidjan. Comment s’assurer donc que ces produits sont cultivés avec des pratiques raisonnées c'est-à -dire en gardant la santé du sol, en protégeant l’environnement tout en limitant les risques pour la santé humaine ?
M. Ouedraogo Moumouni, distributeur de compost, partenaire lui aussi du programme 2SCALE explique : « L’utilisation des engrais chimiques non homologués et la mauvaise gestion des emballages plastiques ont d’énormes dégâts sur la santé humaine et animale, la pollution de la nature, et la dégradation des sols. Pour remédier à cela, nous en tant que distributeur d’engrais naturels proposons des solutions vertes. Cet engrais organique est fait à base de fiente de poule, de lisier de bovin et d’engrais liquide. Il contient des micronutriments, des substances organiques, des acides humiques, accessibles et adaptées aux plantes. Appelé Fertiplus, il est donc un engrais écologique pour l’amendement des sols et l’obtention de produits de haute qualité avec des rendements satisfaisants.
Il faut noter que la volonté de couvrir les besoins alimentaires des grandes zones urbaines en Côte d’Ivoire, poussent les maraîchers à utiliser davantage de produits phytosanitaires.
Plusieurs de ces producteurs dénoncent le manque d’informations et de formation sur les pesticides et leur utilisation, ce qui peut avoir un impact sur leur santé. Au niveau de l’environnement, la forte utilisation des produits chimiques peut engendrer une pollution des eaux, de l’air et même affecter la santé des animaux, d’où le travail d’éducation sur le terrain à travers plusieurs ateliers de formations que le programme 2SCALE offre aux petits agriculteurs/trices.
« Le travail sur le terrain est d’organiser les acteurs autour de la chaîne de valeurs. Il y a des pôles d’entreprises agricoles (PEA) qui ont été mis en place et qui regroupent plusieurs acteurs dont des distributeurs de compost. Au sein des PEA des parcelles de démonstration et des champs écoles sont mis en place pour montrer l’efficacité de des engrais organiques. Pour finir, des campagnes de formations et des capsules vidéo pour montrer l'évolution et la qualité de notre engrais organique sont réalisées » précise encore Monsieur Ouedraogo.
La santé du sol un défi pour le programme 2SCALE
La majorité des pesticides utilisés, acquis auprès de revendeurs non agréés, n’est pas recommandée pour les cultures maraîchères. De ce fait, plusieurs producteurs de légumes mènent leur activité et les utilisent sans tenir compte de la préservation de l’environnement, de leur santé et de celle des consommateurs.
Drissa Sangaré, Conseiller en Agribusiness Inclusif & Spécialiste des innovations vertes pour le programme 2SCALE nous révèle ici que la plupart des agriculteurs dans la sous-région utilisent encore les produits chimiques pour leurs cultures. « Presque toutes les cultures maraîchères reçoivent des engrais chimiques. La tomate, le chou, le concombre, les aubergines etc. Il y a néanmoins des sites maraîchers, avec l’accompagnement du Programme 2SCALE et bien d’autres programmes, où les producteurs/trices ont amélioré considérablement leurs pratiques. Certains raisonnent désormais l’apport des engrais chimiques, d’autres vont plus loin en pratiquant l’agriculture biologique, c’est à dire sans engrais ni pesticide de synthèse ».
Il ajoute : « En tant que Conseiller Agribusiness inclusif et spécialiste des innovations vertes pour les pays francophones en Afrique de l’Ouest, nous n’imposons pas l’utilisation des engrais organiques. Nous développons plutôt une approche responsable basée sur la sensibilisation des petits producteurs/trices sur la santé du sol qui est en fait notre support de production de nourriture. Ce support doit être protégé et entretenu tout en l’exploitant pour produire des denrées alimentaires. Nous sensibilisons les producteurs/trices sur les produits néfastes et abusifs des engrais chimiques sur le sol et la vie microbienne qui s’y trouve ».
Des exemples pratiques et des témoignages sont parfois utilisés par le Programme 2SCALE pour montrer aux petits producteurs/trices les causes réelles de la dégradation des sols et la baisse des rendements par la suite. Dans le contexte Ouest africain actuel, caractérisé par l’agriculture familiale quasi générale, il serait mitigé de parler de production végétale sans engrais chimique. Cependant, il convient d’adopter des pratiques raisonnées, c'est -à -dire apporter juste ce dont la plante a besoin d’où l’entrée en scène de l’agroécologie ou encore l’agriculture raisonnée qui reste un défi à relever sur le terrain.
Des exemples pratiques et des témoignages sont parfois utilisés par le Programme 2SCALE pour montrer aux petits producteurs/trices les causes réelles de la dégradation des sols et la baisse des rendements par la suite. Dans le contexte Ouest africain actuel, caractérisé par l’agriculture familiale quasi générale, il serait mitigé de parler de production végétale sans engrais chimique. Cependant, il convient d’adopter des pratiques raisonnées, c'est -à -dire apporter juste ce dont la plante a besoin d’où l’entrée en scène de l’agroécologie ou encore l’agriculture raisonnée qui reste un défi à relever sur le terrain.
À travers le programme 2SCALE, nous conseillons aux petits producteurs/trices d’utiliser beaucoup plus le compost dans leurs parcelles de production. Nous formons les producteurs/trices sur différentes techniques de production de compost afin de réduire les coûts et les rendre accessibles aux femmes et aux jeunes. Nous les formons aussi sur les meilleures techniques d’utilisation de ces composts dans leurs champs. En plus des formations, nous facilitons aussi le rapprochement entre les entreprises de production et de commercialisation d’engrais organiques et les producteurs/trices dans l’optique de permettre l’accès du compost aux petits producteurs/trices qui n’ont pas toujours les ressources nécessaires pour en produire » A conclu M. Sangaré.
En ce qui concerne les coûts, l’engrais chimique revient plus cher à l’agriculteur que l’engrais vert. Certains maraîchers, pour justifier l’utilisation de ces pesticides nocifs à l’organisme et aux plantes, disent que ceux–ci réagissent vite dans la croissance de la culture par rapport au compost jugé souvent lent dans l’évolution des plants.
Néanmoins, pour le Conseiller du Programme 2SCALE, la transition est en train d’être faite. Pour lui, le passage des légumes conventionnels aux légumes écologiques est possible sur la table des consommateurs, mais, cela prendra du temps, de l’investissement et nécessitera des politiques agricoles encore plus fortes.
Pour finir, on peut dire qu’un compost de très bonne qualité agronomique, capable d'accroître la production agricole, est un pari pour les producteurs/trices d’engrais organique et un avantage pour la souveraineté et la sécurité alimentaire, parce qu’il faut le dire, c’est le sol qui est la véritable source de production. L’objectif final ici étant la minimisation ou encore l’abandon de l’utilisation des produits chimiques d’ici quelques années dans les produits maraîchers qui sont aujourd'hui les plus consommés.
Edithe Valerie Nguekam
En ce qui concerne les coûts, l’engrais chimique revient plus cher à l’agriculteur que l’engrais vert. Certains maraîchers, pour justifier l’utilisation de ces pesticides nocifs à l’organisme et aux plantes, disent que ceux–ci réagissent vite dans la croissance de la culture par rapport au compost jugé souvent lent dans l’évolution des plants.
Néanmoins, pour le Conseiller du Programme 2SCALE, la transition est en train d’être faite. Pour lui, le passage des légumes conventionnels aux légumes écologiques est possible sur la table des consommateurs, mais, cela prendra du temps, de l’investissement et nécessitera des politiques agricoles encore plus fortes.
Pour finir, on peut dire qu’un compost de très bonne qualité agronomique, capable d'accroître la production agricole, est un pari pour les producteurs/trices d’engrais organique et un avantage pour la souveraineté et la sécurité alimentaire, parce qu’il faut le dire, c’est le sol qui est la véritable source de production. L’objectif final ici étant la minimisation ou encore l’abandon de l’utilisation des produits chimiques d’ici quelques années dans les produits maraîchers qui sont aujourd'hui les plus consommés.
Edithe Valerie Nguekam