Reunion des chefs d'Etat de la CEDEAO
En effet, on aurait définitivement désespéré de cette organisation, si les propositions insultantes et indécentes de la junte passaient comme lettre à la poste.
Quel courage et quel culot de la part de ces opportunistes qui pensent avoir eu l'occasion de troquer l'uniforme militaire contre le costume civil. Ils ont osé proposer une transition de plus de cinq ans !
Aux trémolos qui s'élèvent pour vouer aux gémonies la CEDEAO en qualifiant les mesures prises "d'illégales" et "d'illégitimes", il faut rappeler que l'organisation, selon ses statuts et règlement, est bel et bien dans ses droits et prérogatives.
L'objectif de promouvoir la coopération économique et politique entre les Etats membres, exige bien que l'organisation soit capable de rappeler vigoureusement à l'ordre les réfractaires.
Quid de la réaction des maliens ?
Une forte mobilisation à la sauce patriotique contre la CEDEAO mais pour soutenir la junte. Oui, tous les peuples méritent assurément leurs dirigeants.
A fond dans la démagogie et le populisme, la junte manipule à souhait les populations qui pensent trouver là une opportunité de donner sens à ce passage de l'hymne national malien où " Saya kafissa Maloyayé ", où " la mort est à préférer à l'humiliation ".
Non, personne ni la CEDEAO ne souhaite la mort des maliens. Elle leur souhaite plutôt de vivre et de bien vivre. Elle leur oppose plutôt cette autre sagesse malinké selon laquelle " Sihi lobé Monnè boh ", à savoir que c'est celui qui bénéficie d'une longévité qui a l'occasion de laver toutes les humiliations.
Alors, que vive le Mali après avec le retour très prochain de la junte dans les casernes !
En effet, avec les sanctions prononcées par la CEDEAO et la communauté internationale, le sort de la junte est inexorablement scellé. Elle est condamnée à perdre le bras de fer engagé, parce qu'elle est condamnée à revoir sa copie et à présenter un chronogramme raisonnable à l'Afrique et à la communauté internationale. Elle se rendra vite compte que les Maliens ne sont pas seuls au monde et que pour s'imposer à tous, il en faut un peu plus.
Disons le tout net, l'autodétermination des peuples n'est pas négociable parce que légitime. Toutefois, elle ne saurait se nourrir de dogmatisme et de faux-fuyants.
Gageons que dans les semaines et mois à venir, lorsque le soufflet de la stérile propagande sera dégonflé, la junte descendu de son petit nuage, prendra la juste mesure de la situation, rentrera dans les rangs, pour le bonheur des maliens et l'équilibre de la sous-région.
Gnêrèwolloh