Menaces de poursuites contre les opposants : La communauté internationale va-t-elle rester indifférente?

Rédigé par Jean Calvin Koutouan le Mercredi 5 Janvier 2022 à 15:37 | Lu 197 fois


Après une année 2021 relativement détendue avec la participation d'une partie de l'opposition au processus électoral lors des législatives de Mars et le retour d'un certain nombre d'exiles politiques, 2022 commence sur fond de tension politico-judiciaire.


Le 27 Décembre dernier, le procureur de la République, Adou Richard prenait à revers l'opinion publique en annonçant au cours d'une conférence de presse à Abidjan, des poursuites imminentes contre les responsables de l'opposition à l'origine de la désobéissance civile de 2020 lancée pour contrecarrer le projet de 3ème mandat du président sortant, Alassane Ouattara. Depuis, l'opposition dans ses différentes composantes ne cache plus son inquiétude face à cette sortie du magistrat qui intervient en pleine relance du dialogue politique auquel le pouvoir semble pourtant souscrire. Ce Mercredi 05 Janvier 2022, le Pdci-Rda d'Henri Konan Bédié et le PPA-CI de Laurent Gbagbo livraient une déclaration conjointe datant du 03 Janvier dans laquelle ils marquent leur étonnement face aux menaces du procureur et en appellent à l'opinion publique nationale et internationale. "Il importe de signaler que la conférence de presse du procureur a curieusement coïncidé avec la nouvelle date butoir de dépôt des termes de référence. L’on se rappelle que le report de la date de dépôt des propositions de termes de référence du 17 au 27 décembre 2021 a été abusivement attribué aux partis de l’opposition alors que le PDCI et le PPA-CI, en ce qui les concerne, avaient déposé leurs termes de référence effectivement le 17 décembre. Ainsi, mis en rapport avec ce report, la sortie du procureur et le silence du gouvernement, quant à la suite attendue des travaux du dialogue, une semaine après la nouvelle date butoir, constituent un faisceau d’indices concordants suffisants pour justifier les interrogations du PDCI-RDA et du PPA-CI sur la volonté réelle du gouvernement de conduire le dialogue politique qu’il a librement initié", souligne le communiqué qui relève par ailleurs le désintérêt du chef de l'état pour le dialogue politique en n'en faisant qu'une "une simple déclaration de principe et l’a expressément exclu de ses priorités pour l’année 2022". Inquiets, ces partis ont décidé de prendre "à témoin l’opinion nationale et internationale", en encourageant "les partenaires au développement à accorder davantage d’intérêt à cette phase du dialogue". Une fois de plus après la crise du 3ème mandat, la communauté internationale est interpellée par l'opposition au sujet de la dégradation de la situation politique en Côte d'Ivoire. Durant la crise précédente, ni l'ONU, ni l'Union Européenne, encore moins l'Union Africaine n'avaient trouvé nécessaire de prendre le taureau par les cornes, se contentant du minimum en appelant les différentes parties à l'apaisement. Ce discours étant caduc, les Ivoiriens auront certainement les regards rivés vers les partenaires essentiels de leur pays, qui devront s'impliquer activement pour éviter à la Côte d'Ivoire de sombrer dans une autre crise avec ces menaces judiciaires qui s'annoncent contre les opposants. R.A

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