Permis à points/ Vers un bras de fer entre gouvernement et transporteurs

Rédigé par Kouassi Norbert dit Norbert Nkaka Koffi le Mercredi 8 Février 2023 à 18:16 | Lu 223 fois


Le courant ne passe plus bien entre le ministre des transports, Amadou Koné et une frange des transporteurs à propos de la mise en vigueur du permis à points, le 1 er mars. Les deux camps sont fixés sur leur position, donnant ainsi lieu à un bras de fer.






Après la mise en oeuvre de l'assistance vidéo, difficilement accueillie par les usagers, singulièrement les transporteurs, une autre décision va prendre véritablement forme le 1 er mars prochain, probablement dans moins de trois semaines. Pour les transporteurs, c'est une pillule de trop, surtout qu'ils la trouvent plus amère que la première.
De fait, le 28 janvier, lors d'une conférence de presse, consécutive à la sortie du ministre des transports, Amadou Koné sur les antennes d'une chaîne nationale de télévision, Soumahoro Mamadou, président fondateur de la Maison des transporteurs de Côte d'Ivoire ( Mtci) semblait donner le ton. " Nous ne sommes pas opposés à l'instauration du permis à points, surtout qu'il vient pour assainir le milieu. Seulement, le moment n'est pas indiqué surtout que beaucoup méconnaissent encore son mode opératoire. Il serait alors intéressant de mener une vaste campagne d'explication, de formation et de sensibilisation pendant au moins 3 ans avant sa mise en vigueur", propose t il devant ses amis transporteurs.
Selon lui, le problème de permis à points, quoique salutaire, n'est pas à l'ordre du jour. " Les vraies causes des accidents en Côte d'Ivoire, c'est vétusté des cars dont certains datent de 20 voire 30 ans. Il faut que l'État subventionne les véhicules de transport", a t il plaidé lors de cette conférence de presse. Un autre transporteur a renchéri que " le permis est comme un diplôme qui nourrit plus de 20 personnes et assure la scolarité et la santé à des millions d'enfants. Arracher le permis à un transporteur, c'est exposer des milliers de jeunes à la rue et ouvrir la porte à la délinquance et l'insécurité", a t il enfoncé. Mais à peine 10 jours plus tard, le ministre Amadou Koné revient à la charge, cette fois sur un ton martial. "Le processus va commencer le 1er mars. S'il y a des soucis, nous allons améliorer.
Ça ne sert à rien de bavarder. La sécurité routière doit être l'affaire de tous. Il suffit d'être en règle et respecter le code de la route", frappe t il du poing sur la table, estimant avoir suffisamment fait pour sensibiliser et informer toutes les faîtières du transport. Pour le ministre, il est donc inconcevable voire inacceptable que le gouvernement prenne des décisions et que des transporteurs contestent sans motif valable. " Vous demandez 3 ans de sensibilisation.
Pourtant chaque année la route tue 1500 ivoiriens. En 3 ans cela fait 4500 personnes. Je vais prendre mes responsabilités...je n'ai pas peur", est il demeuré formel le mardi 7 février lors de la visite du centre d'assistance du système du centre de gestion intégrée sis à la Riviera Golf. Dans le camp des transporteurs, la sortie du ministre des transporteurs est loin de couper leur appétit de résistance. " Le gouvernement joue avec le feu.
Notre permis, c'est notre vie. On ne peut pas accepter de mourir. On les regarde; on espère que le gouvernement va se ressaisir", a signifié un certain Isaac, conducteur à Bingerville.
Avec lui, plusieurs autres transporteur prêts à en découdre sur le permis à points. Comme on le voit, le gouvernement et les transporteurs sont sur la corde raide.


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