Poursuites judiciaires contre les opposants : Attention à ne pas frustrer la communauté internationale !

Rédigé par Jean Calvin Koutouan le Jeudi 30 Décembre 2021 à 15:41 | Lu 854 fois


Le ton de relatif apaisement observé ces dernières semaines entre les acteurs politiques Ivoiriens, a cédé depuis ce Lundi 27 Décembre, à un climat d'animosité après les menaces de poursuites judiciaires contre les auteurs de la désobéissance civile, brandies par le procureur de la République, Adou Richard.


Dans tous les camps, on dénonce une volonté du pouvoir de saborder le processus de réconciliation nationale, moins de deux semaines après la reprise effective du dialogue politique. Après Mamadou Traoré, proche de Guillaume Soro et Alfred Guéméné, vice-président du Front Populaire Ivoirien (FPI) qui n’ont pas caché leur indignation devant le spectre de la relance d’une procédure judiciaire contre les meneurs de la désobéissance civile, ce Mercredi 29 Décembre, le PDCI-RDA par la voix du porte-parole de son secrétariat exécutif, le député Bredoumy Soumaïla renvoyait la responsabilité de la crise sur le pouvoir Ouattara.
 
A l’extérieur, cette montée de ton entre les acteurs politiques Ivoiriens pourrait susciter de vives inquiétudes. Déjà dans les premières semaines de la crise électorale du 3ème mandat en Août 2020, l’ensemble des partenaires stratégiques de la Côte d’Ivoire, France, USA, ONU, UE et UA ont unanimement donné de la voix pour en appeler à l’instauration d’un véritable cadre de dialogue inclusif et au respect des décisions de justice internationale. Après avoir renoué le dialogue avec une partie de ses principaux opposants à l’exception de Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, toujours coincés en exil pour diverses raisons, et autorisé la libération conditionnelle de la plupart des prisonniers politiques de la crise de la désobéissance civile, une éventuelle relance des poursuites contre les leaders de l’opposition serait très vite perçu comme un rétropédalage de la part du chef de l’état Ivoirien, Alassane Ouattara.
 
Le régime du RHDP ouvertement boudé par ses anciens alliés à l’international tels que les USA, osera-t-il de nouveau se mettre à dos la communauté internationale dans un contexte où l’on s’attend plutôt à des avancées concrètes sur le sort des prisonniers de la crise postélectorale et des exilés politiques ? C’est à croire que la sortie du procureur de la république, résulte plus d’une volonté de pression que de réelles manœuvres répressives pour mettre fin à l’impunité.
Raoul Mobio

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