Les transporteurs réunis au sein de cette jeune faîtière Mtci étaient venus en très grand nombre, certains, arrivés de l'intérieur de la Côte d'Ivoire pour prendre part à cette importante rencontre qui apparaissait comme une réplique au ministre des transports Amadou Koné qui avait annoncé à un entretien avec une chaîne de télévision ivoirienne, la mise à exécution du permis à points à partir du 1 er mars. C'est à dire , dans moins d'un mois.
Cette autre décision, selon eux, vient alourdir l'atmosphère déjà lourde dans le secteur des transports, notamment la vidéo verbalisation et autres... " Nous ne sommes pas contre la loi. Nous ne sommes pas contre les réformes. Nous sommes en phase avec ces réformes qui viennent assainir le milieu des transports, émaillé par l'incivisme, la drogue et l'alcool au volant. Nous, transporteurs, aspirons aussi au changement et au développement qui s'opèrent de manière fulgurante par le gouvernement Alassane Ouattara. Mais ce qui nous dérange, c'est le permis à points et da mise à exécution brutale. Si le permis à points vient dans l'intérêt de tous les usagers, alors, nous demandons au gouvernement d'accorder un temps maximal de 3 ans pour mieux informer et sensibiliser les usagers notamment les transporteurs afin de mieux s'imprégner de son mécanisme", propose t il, estimant que le permis de conduire constitue le "seul diplôme" du transporteur. " Le permis de conduire est le diplôme par excellence du transporteur. C'est ce qu'il utilise pour nourrir 20 à 30 personnes, se loger, assurer la scolarité de ses enfants, s'habiller. Retrancher des points au point de le lui arracher entraînerait des conséquences imprévisibles, notamment le chômage et surtout le banditisme.
Faisons très attention parce que je connais très bien ce milieu", a justifié Soumahoro Mamadou sous les applaudissements nourris de ses membres. Le président de la Mtci s'est vertement attaqué à la contravention des 22500 infligée aux usagers pour mauvais stationnement, qu'il juge très élevée. "Le papillon de 22500 f représente 1/3 du Smig. C'est un peu trop. Quand on ajoute à cela, les vidéo verbalisations, c'est amener les transporteurs déjà essoufflés à l'asphyxie", crie t il son indignation.
Dans cette perspective, Koné Adama, jeune conducteur de Gbaka, a enfoncé le clou. " Les transporteurs ne sont pas seulement abandonnés. Ils sont aussi traqués. On veut tout nous arracher, même nos permis de conduire. Pourtant, le gouvernement sait que nous sommes une puissance pour l'économie nationale. L'économie de ne repose plus sur l'agriculture mais le transport. On ne peut pas accepter qu'on nous tue à petit feu", se dresse t il tout en dénonçant le racket qui monte en puissance. Au cours donc de cette rencontre de vérité, Soumahoro Mamadou a conclu par un plaidoyer au sujet du projet de renouvellement du parc automobile.
Sur ce volet important, le premier responsable de la Mtci a formulé le vœu que le gouvernement accorde une subvention pour l'acquisition de nouveaux véhicules. " 80 % des véhicules de transports sont vieux d'au moins 20 ans. C'est l'une des causes des nombreux accidents. Nous avons besoin de la subvention pour l'acquisition de nouveaux véhicules. Cela réduirait considérablement le taux des accidents mortels sur nos routes. Le transport crée de l'emploi. Mettez un fonds de garantie à notre disposition et vous verrez que le transport va se développer, pour le bien des transporteurs mais surtout de la jeunesse ivoirienne", a souhaité Soumahoro Mamadou, estimant que depuis 1956, le secteur des transports tisse encore dans l'informel et l'amateurisme qui ne font guère leur affaire.
Les transporteurs font bloc autour de leur président Soumahoro Mamadou
Le président de la Maison des transporteurs de Côte d'Ivoire a prôné l'union, l'entente et la solidarité entre les transporteurs.
Les transporteurs préoccupés par le message du président Soumahoro Mamadou de la Mtci
Norbert Nkaka