Comment Houphouët-Boigny envisageait les relations avec Paris
Visiblement réalisé autour de 1962, le téléspectateur y découvre le Lycée classique d’Abidjan tel qu’il était à ses débuts avec un mélange hybride de pensionnaires de races blanche et noire.
Une époque où les élèves étudiaient fréquemment à la lumière des réverbères.
Dans cette république qui fait ses premiers pas, confrontée au défi du développement, les élèves de cette école d’excellence ont des ambitions diverses. Certains rêvent de devenir diplomates, d’autres se voient embrasser d’autres carrières dans l’administration publique ou privée, mais personne ne songe à retourner à la terre. ‘’Il y’a là un danger pour un pays pauvre’’, relève le commentateur à l’accent Français. Puis, ce dernier de poser la question au chef de l’état, Félix Houphouët-Boigny : ‘’Jusqu’à quand aura-t-elle (Ndlr : La Côte d’Ivoire) besoin de l’aide financière et technique de la France ?’’.
Le président Ivoirien inspiré d’une visite officielle qu’il avait effectué en 1962 en Israël, répond : ‘’ Je pourrais vous dire une image que les Israéliens au cours de ma visite en Israël m’avaient laissé et qui m’a fortement impressionné. Quand on leur demandait les raisons pour lesquelles le Lac de Tibériade était plus vivant, plus riche que la mer morte, ils n’ont pas hésité à reconnaître que c’est parce que le lac Tibériade qui reçoit des eaux en laisse couler. Par contre, la mer morte reçoit tout et garde. La Côte d’Ivoire ne voudrait pas être à la place de la mer morte. Elle voudra recevoir parce qu’elle a l’ambition de pouvoir un jour et le plus tôt possible, pouvoir donner également’’.
En d’autres termes, la jeune Nation Ivoirienne d’alors, selon la vision de son dirigeant restait ouverte à l’expertise technique et au soutien financier de son ex colonisateur. Ceci, dans le but affiché de consolider son développement et exporter à son tour son savoir-faire à l’extérieur. Près de 60 ans après la réalisation de ce reportage, la Côte d’Ivoire figure toujours au rang des pays sous-développés avec un PIB par habitant qui en 2019, s’élevait à un peu plus de 1120 FCFA.
R.A