La situation de crises épisodiques que vit la Côte d'Ivoire surtout à la période des élections présidentielles et mêmes locales préoccupe les guides religieux au plus haut sommet. Certains plus nostalgiques des périodes glorieuses qu'a traversé la Côte d'Ivoire dans les années 60, 70 et 80 conçoivent difficilement que ce pays considéré comme un havre de paix, ne bascule dans des crises meurtrières avec leur corollaire de destructions massives de biens. La joie de vivre a vite cédé aux propos de menace et autres défiances. En tout cas, l'iman Adam Diabaté qui a procédé à l'investiture de l'iman Koné Adama de la mosquée centrale de Grand Lahou en qualité de président départemental du Cosim, ne s'est pas montré caressant à l'égard des responsables politiques. "Avant on mangeait ensemble, on marchait la main dans la main, on dormait ensemble. Aujourd'hui, la politique est venue tout gâter. Avec les hommes politiques, c'est le mensonge, l'animosité et la méchanceté. Les règlements de comptes et les divisions sont au quotidien. Laissez nous vivre tranquille entre nous frères ", a t il fustigé les hommes politiques. Poursuivant, le guide religieux et proche collaborateur du président du Cosim semble avertir les gouvernants face à certaines dérives. "On ne gère pas une communauté avec la passion et ses propres pensées", précise-t-il. À quelques dix mois des élections présidentielles, l'iman Adam Diabaté donne ainsi un signal fort aux hommes politiques et les interpelle à la paix et à la notion de tolérance et du vivre ensemble. Car comme on le clame souvent, " la politique, ce n'est pas la guerre ".
Norbert N'kaka