​11 mois après son retour d’exil, voici le seul exploit que Gbagbo a réussi

Rédigé par Jean Calvin Koutouan le Dimanche 29 Mai 2022 à 10:48 | Lu 146 fois


On l’annonçait comme la clé de la réconciliation nationale et la fin des tensions qui depuis sa chute, déchiraient son parti, le Front Populaire Ivoirien (FPI)…11 mois après le retour de l’ex chef d’état, Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire, le constat est pathétique. Le prédécesseur d’Alassane Ouattara aura finalement réussi l’exploit de réaliser tout le contraire de ce qu’on espérait de lui.






 
Si comme beaucoup étaient en droit d’en douter, il n’était certainement pas ce réconciliateur dont la posture après 10 ans d’exil politico-judiciaire aurait permis d’alléger les tensions politiques, le plus choquant est sans doute venu de sa méthode de gestion de ses rapports avec ses propres camarades de lutte.
 
De surcroît, ceux-là même qui ont souffert avec lui le martyr de l’exil et de la prison. Faut-t-il faire abstraction du cas Affi N’Guessan, son ancien premier ministre et président légal du FPI à qui il n’a visiblement pas tenu à faire l’honneur d’un compromis salvateur pour la continuité de la lutte en vue du retour de l’ex parti présidentiel au pouvoir ? Que dire des frustrations essuyées par son épouse légale, Simone Ehivet qui après avoir publiquement rejeté l’offre de nomination dans le groupe de réflexion élargi pour la mise en place du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) le 7 Septembre, a préférée créer sa propre voie à travers le Mouvement des Générations Capables (MGC) ?
 
Avec l’ex leader des jeunes patriotes, Charles Blé Goudé, qui de 2002 à 2010, a été le principal propagandiste du régime Gbagbo face à la rébellion armée, la mésentente ne fait plus l’ombre d’un doute. Lors d’une rencontre avec les militants de son parti, le Congrès Panafricain pour la Justice et l’Egalité des Peuples (COJEP) ce Samedi 28 Mai à la Haye, l’ancien ministre de la jeunesse de Laurent Gbagbo, a été cru envers les partisans de l’ex chef d’état qui l’accusent de traîtrise après sa rencontre avec un émissaire d’Alassane Ouattara le 7 Avril dernier : ‘’Le président Ouattara m’a envoyé son chef de cabinet ici pour qu’on discute de ma situation, de passeport et de retour. Je devrais dire non, je ne le reçois pas, pour qu’on dise que je ne suis pas un traître alors que vous les avez rencontrés pour pouvoir rentrer ?! Chers amis, ne vous occupez pas de tout ça.… J’ai quitté la Côte d’Ivoire sur fond de crise, je veux rentrer en Côte d’Ivoire sur fond de paix. Je n’ai trahi personne… je ne rencontre pas les gens du gouvernement la nuit pour venir jouer les django le matin’’.
 
Et la liste des compagnons déçus de l’ex opposant à Félix Houphouët-Boigny est loin d’être exhaustive. D’autres noms et non des moindres, tels que Mamadou Coulibaly, ex président de l’assemblée nationale, Eugène Djué, ex représentant du FPI en Europe et ancien leader patriotique, pour ne citer que ceux-là pourraient y être rajoutés.
 
Il aura fallu cette décennie de torpeur politico-judiciaire pour réaliser la vacuité du mythe fallacieusement entretenu par des théories fanatiques aujourd’hui rattrapés et démontés par les faits. Quelqu’un aime bien à le dire, ‘’Quand un homme marche, il laisse des traces’’…
R.A

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