Les populations de Bouadikro veulent préserver leur culture et en faire le socle du développement mais aussi la cohésion et la paix. "Il faut avoir la tête dans le modernisme et les pieds dans la tradition", enseigne un dicton chinois. A Bouadikro, les populations ont su trouver un cadre convivial et de retrouvailles marqué par le festival Yé Dah N'Goha, initié depuis 2021. Pour ceux qui ne le sauraient pas, le vocable Yé Dah N'Goha est tiré du terroir Akan et qui signifie " Nos anciens Jeux ". Mais c'est le terme " festival" qui lui confère un caractère populaire et culturel. Ye Dah N'Goha est une rencontre où les populations de cette contrée ainsi que les contrées voisines célèbrent tous les jeux que regorge le patrimoine Akan. Il s'agit de promouvoir et valoriser les anciens jeux culturels du canton du N'Guattia.
Pour cette édition ainsi que les précédentes éditions, plusieurs jeux traditionnels ont été présentés aux festivaliers, notamment : Le Attèh, Le Agoh, Le èhoua, et le Nro. Les jeux classiques tels l'awalé, le jeux de Dame, de Loto (Boule), ont véritablement émerveillé le public. Les vainqueurs de ces différents jeux ont tous reçu des récompenses. L'un des éléments marquants de ces festivités a été le match de gala qui a opposé les Abidjanais et les résidents. Celui-ci s'est soldé par la victoire des résidents.
L'une des innovations de ce Festival Ye Dah N'Goha, c'est la participation des jeunes filles à travers des chants traditionnels spécifiques. Des chants exécutés au clair de lune de la vieille époque et qui captivaient et charmaient les jeunes hommes. La démonstration du Djomolo (un balafon traditionnel construit à base de tronc de bananier et de palettes de bois), des sketchs (des scènes d'humour avec un enseignement), et des ballets urbains de jeunes filles, ont constitué autant d'ingrédients de ce festival haut en couleur.
Des trophées, des jeux de maillots, des ballons, des médailles et des enveloppes d'argent ont constitué les lots de récompenses de la part du parrain, Georges AKA. Le président de la mutuelle de Bouadikro, Kassi N'Guessan Michel a traduit sa reconnaissance à Georges AKA, parrain permanent du Festival et fils de Bouadikro résidant à Paris, pour avoir su donner un message de paix, d'amour, de respect des valeurs culturelles et de cohésion à travers la célébration de ce festival. "Vous rehaussez l'image du peuple Akan en célébrant la culture. Cela nous replonge dans le passé et renforce par la même occasion la cohésion entre nous et nos voisins", a t il félicité les initiateurs et singulièrement le parrain Georges AKA qui entend péréniser cette grande fête de retrouvailles à Bouadikro.