C'est un homme très enthousiaste et débordant d'humour qui nous a accueilli au siège de cette institution sise à Cocody, un quartier huppé d'Abidjan. Interrogé sur son ascension jusqu'à la tête de la chambre des métiers, Bamba Kassoum soutient qu'il n'est pas un parvenu du métier de l'artisanat. "Je suis allé à l'école en 1970-71. A l'âge de 12 ans soit en classe de Cm1, je savais déjà tisser. Je maîtrisait le tissage du bout des doigts. En classe de 3 ème j'étais parmi les grands tisserands", soutient il avant de nous faire cette confidence. " Ce qui va bouleverser ma vie, c'est lorsqu'en classe de 3 ème au collège privé Kimou MBra de Korhogo, j'échoue au BEPC. Je pratiquais le métier de tisserand à Man. Avec mes petites économies, j'ai passé mon permis de conduire. J'ai alors présenté avec brio, le concours administratifs option chauffeur. C'est alors que je suis affecté en qualité de chauffeur d'ambulance à l'hôpital général de Daloa. Mon tuteur, lui même ambulancier me déconseille ce métier sous prétexte qu'il est ingrat. Le lendemain, je me suis alors rendu au village pour continuer mon travail de tisserand. J'étais devenu la risée du village", révèle t il. Plus rien à faire, Bamba Kassoum revient à sa passion. " Je n'avais que 24 ans et je voulais réussir dans ce métier. Je croyais dur au point d'être un peu comme le porte parole de tous les tisserands de la contrée", souligne t il. Mais l'influence de feu Houphouet Boigny, ex président de Côte d'Ivoire va davantage le motiver à se surpasser. " Le président Houphouët Boigny aimait beaucoup les pagnes tissés et particulièrement les pagnes du nord. Et par le truchement d'une certaine Anne Marie Tendon, qui travaillait à la présidence de la république, je recevais des commandes énormes. Puis voilà que je suis invité à une exposition en France où je suis logé dans un hôtel de luxe pendant 2 semaines. Cela m'a vraiment touché surtout que j'ai ramené 70 000 FF soient l'équivalent de 3, 5 millions de F à l'époque", se félicite Bamba Kassoum. Puis une deuxième exposition à Bordeaux. Dès lors, Bamba Kassoum gagne des galons au point d'être élu maire de sa localité. " J'ai battu mon adversaire, un PDG de société de 48 voix. C'est en 2018 que j'ai décidé de me retirer", confie t il, indiquant que c'est son sens de manager qui fait de lui l'actuel président de la chambre des métiers de Côte d'Ivoire.
Voici le message qu'il laisse aux autorités ivoiriennes pour l'épanouissement de la jeunesse ivoirienne a travers la chambre des métiers. " La Côte d'Ivoire est en chantier grâce au président de la république Alassane Ouattara. Nous avons 245 corps de métiers. L'artisanat est noble. Il nourrit son homme. Il faut que l'État nous accompagne parce que nous produisons de l'emploi. Je demande au ministre Touré Mamadou de la jeunesse et de l'emploi jeune d'accompagner les faîtières en insérant 1000 jeunes par secteur. Ainsi, on pourrait mettre fin à l'immigration clandestine. Que les jeunes comprennent que l'Europe, c'est l'enfer", lance t il tout en demandant aux hommes des médias de continuer de promouvoir l'artisanat ivoirien qui regorge assez de talents Norbert Nkaka