Un vieillard d'environs 80 ans, doit rendre gloire à Dieu d'être encore sur la terre des hommes. Le pauvre a été copieusement molesté par des populations de son village Andoum'Mbatto( s/p d'Ogwhlapo) en furie. Celles-ci l'accusent d'avoir "soupé l'âme d'un écolier" par des pratiques de sorcellerie. Le pauvre! Selon en effet le confrère de l'Aip qui donne l'information, c'était vraiment chaud le dimanche 19 janvier dans la localité citée. "La mort par noyade d'un écolier de 10 ans, dans le fleuve Comoé à Andoum'Mbatto, a déclenché la colère des populations, qui accusent un vieillard de pratiques mystiques", indique l'Aip. Toujours selon la source, c'est le cercueil porté par un groupe de jeunes qui désigne le vieillard. Quant aux faits, il ressort qu'un jour plus tôt, soit le samedi 18 janvier, ces gamins s'étaient rendus au fleuve Comoé pour une partie de baignade. Malheureusement, les choses ont mal tourné car au cours de cette partie, l'un d'eux pique une crise et se noie aussitôt. Le lendemain et conformément à la tradition, l'on organise des funérailles et entreprend d'inhumer le corps au bord de fleuve. Contre toute attente des jeunes décident de porter le corps eux-mêmes et non dans une charette. Pour eux, cette mort brutale du gamin est certainement l'œuvre d'un sorcier. Il faut que le défunt le désigne avant d'être enterré. Dans cette pratique très courante dans nos contrées, le cercueil est conduit au domicile du vieillard et le "cogne" violemment. " Il n'y a plus de doute. C'est lui l'auteur de la mort du gamin”, se disent des villageois. Ainsi sans aucune autre forme de procès, des populations s'acharnent sur le "vieux" qu'ils battent à sang. Il aurait fallu de peu que l'octogénaire passe de vie à trépas, n'eût été l'intervention d'autres villageois qui ont dû l'extirper des griffes de ses bourreaux. Le visage tuméfié et ensanglanté. La famille endeuillée qui n'a pas du tout apprécié ce traitement de choc infligé au vieillard, ont dû forcer les choses pour que la dépouille ne soit finalement conduite à sa dernière demeure. Comme quoi, en Afrique, la mort n'est jamais naturelle.
Norbert N'kaka ( Source : Aip)