Les populations qui avaient fortement salué l'arrivée au pouvoir de la junte militaire dirigée par le lieutenant colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, semble désormais se raviser. Ceux qui avaient chassé et humilié l'ancien président Roch- Marc Kaboré en juillet dernier peinent à justifier à présent, le motif principal du pustch, qui avait pour point d'encrage, une lutte plus efficace contre les forces du mal qui confirment chaque jour, leur emprise au pays des hommes intègres. Les embuscades contre les forces armées avec mort d'officiers et de sous officiers, les rasages des villages sanctionnés par des exactions, constituent désormais le lot quotidien des évènements qui meublent l'actualité au Burkina Faso. En tout cas, la stupeur est montée d'un cran, lorsque ce lundi 13 juin, une cohorte de terroristes lourdement équipée s'empare de la localité de Seytenga dans le Séno(Sahel), presqu'à la frontière nigérienne. Le bilan est sans appel : 79 morts en définitive, quand l'Etat Burkinabè annonce quant à lui, 50 décès. D'ailleurs cette annonce au rabais faite par l'état major Burkinabè, aurait choqué plus d'un et suscité de vives polémiques. Le gouvernement burkinabè était obligé de donner le vrai bilan, arguant que les 29 autres corps auraient été découverts ce mardi 14 juin. Un chiffre si terrifiant que le président putschiste a demandé 3 jours de deuil national. Comment parvenir à bout de ces véritables serpents de mer qui avalent chaque jour, du terrain malgré la " détermination du lieutenant colonel Paul- Henri Sandaogo Damiba à défendre l'intégrité du territoire national"? Dans les rangs des populations, stupeur, émoi et indignation se côtoient. Les réactions aussi. "La vie d'un seul Burkinabè que l'on perd est déjà de trop. Nous demandons au gouvernement de se rappeler ce pourquoi il est apparu. On ne peut pas faire un coup d'État pour la seule raison de l'insécurité et laisser les gens périr aux balles assassines des terroristes", réagit W. Aouya sur son compte Facebook quand un autre évoque le manque d'équipements et de stratégie militaire. " Une armée doit avoir les moyens de sa politique. Nous n'avons pas une véritable puissance de feu. Les avions militaires tant annoncés n'ont jamais été aperçus. Chaque seconde compte", estime pour sa part Rachid Maré. En tout cas Amadou D., lui, propose comme solution " d'armer les citoyens des zones touchées car la vie est sacrée". En clair, le nouveau régime est sous le feu des critiques. Et un autre revers de cette envergure risquerait de coûter cher, très cher même au lieutenant colonel Sandaogo Damiba et son équipe. Notons qu'il y a une semaine, soit le 5 juin, ces mêmes terroristes avaient adressé un courrier à un conducteur de car dans la localité de Gayéri, demandant au chef de cette contrée du nord -est de dire aux forces de l'ordre et aux volontaires pour la défense de la patrie(Vdp), "d'arrêter de s'en prendre à leurs éléments qui entrent dans cette localité. Auquel cas ils riposteraient violemment". Cette sévère mise en garde teintée de menace a t elle été prise en compte par l'armée Burkinabè ? La suite, on la connait. Norbert Nkaka
Kouassi Norbert dit Norbert Nkaka Koffi | 20/12/2024 | 226 vues