Une crise postélectorale qui fait plus de 3000 morts, toute une décennie de frustrations profondes nées du procès à la CPI de l'ex président, Laurent Gbagbo, considéré par une partie de l'opinion publique Ivoirienne et Africaine, comme la preuve d'une justice sélective suite à un conflit qui a opposé deux camps, et enfin...une violente crise électorale suscitée par la candidature de l'actuel président à un 3ème mandat, avec au bout du compte, au moins 85 tués...
En dépit de ce chapelet de crises que la Côte d'Ivoire a enregistrée et qui amène l'ensemble de la classe politique Ivoirienne à mettre en avant l'impératif de la réconciliation nationale, le RHDP a surpris plus d'un en niant ce Lundi 12 Juillet, la nécessité d'un dialogue national inclusif.
Au cours de la conférence de presse qu'il animait ce Lundi, Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP, martelait au grand dam de l'opinion publique : « Nous n'avons pas besoin de dialogue national inclusif ».
Selon lui, « Les institutions fonctionnent, l'assemblée fonctionne. Toutes les institutions sont en place. Nous ne sommes pas dans un pays en crise ». Peut-t-on vraiment dire d'un pays où toute une frange de l'opposition rumine de la frustration après ces nombreuses crises, aggravées par les récentes condamnations prononcées contre le camp Soro, qu'il n'est pas en crise?
Au RHDP, on semble se trouver dans une autre Côte d’Ivoire, celle où aucune crise n'a ébranlé la cohésion sociale, et où, tout fonctionne parfaitement au gré du prince.
L'appel au dialogue des deux anciens chefs d'état lancé depuis Daoukro, et la volonté de Laurent Gbagbo de dire "ses vérités", sont clairement interprétés comme un défi à l'encontre du chef de l’état, à qui « rien ne s'imposera », et dont « la magnanimité affichée...ne s'apparente pas à une faiblesse ».
Comment le pouvoir conçoit-t-il la réconciliation ? Pour exister en Côte d'Ivoire, faut-t-il se soumettre pour négocier quelques concessions ?
Les choses attendent d'être clairement définies.
R.A