Laurent Gbagbo, ancien chef d’état et président du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) tient envers et contre tout à briguer la magistrature suprême en 2025. C'est du moins ce qu'a annoncé ce Vendredi 18 Février à Zaguieta, Ouraga Eugénie, 3ème vice-présidente du PPA-CI chargée de l'éducation. Faut-t-il en rire ou en pleurer? À 76 ans, celui qui ambitionne briguer la magistrature suprême pour la 3ème fois dans son parcours politique, cumule 10 années d'exercice du pouvoir d'état et 10 autres d'incarcération à la prison de Scheveningen à la Haye. La Côte d'Ivoire l'a déjà expérimenté tant en tant qu'opposant que président de la République. Il n'a donc plus rien à prouver en terme de gouvernance. Sur le seuil de la retraite politique, comment comprendre la volonté du prédécesseur d'Alassane Ouattara de s'installer à nouveau au Palais présidentiel? Comme en 2010-2011, est-t-il guidé par un présage providentiel entretenu par des spéculations prophétiques? Ou tient-t-il, quitte à braver le cours de l'histoire à laver l'affront de son éviction du pouvoir en 2011? Tout compte fait, en plus de faire partie du passé politique du pays, l'ex chef d’état croule sous le poids d'une vicieuse condamnation à 20 ans de prison. Ce qui le disqualifie d'office pour les prochaines joutes électorales et ce d'autant plus qu'il ne juge visiblement pas nécessaire de faire appel de cette décision de justice. À quand l'évaporation du mythe Gbagbo dans les esprits de ses thuriféraires ? Si après 10 ans d'exil politico-judiciaire, l'ex président ne tire toujours pas les leçons des calculs pernicieux de son entourage, alors il faudra désespérer.
Junior Gnapié | 13/06/2024 | 106 vues