Henri Konan Bedié, Président du PDCI-RDA
Non sans soumettre un certain nombre de requêtes qu'il juge indispensables à l'avancée du processus de réconciliation nationale.
Réitérant son appel à un dialogue élargi à d'autres acteurs comme Guillaume Soro, le successeur de Félix Houphouët-Boigny rappelle à son ancien allié des points clés indispensables à l'atteinte des objectifs dans le cadre de la réconciliation nationale.
Parmi les points évoqués par l'ancien président de la république, «
- Sur l'environnement Politique :
- La libération des prisonniers politiques, civils et militaires de la période 2010 à 2020
- Le retour sécurisé de tous les exilés
- La cessation des poursuites judiciaires dont font l'objet les militants de l'opposition suite aux crises politiques de 2010 à 2020
- La poursuite des discussions à un haut niveau entre les présidents Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara
- L’organisation des Assises Nationales pour la Paix et la Réconciliation
- L'engagement ferme de la classe politique à poser des actions de nature à créer un climat sociopolitique apaisé, adossé à une charte de bonne conduite
- La mise en place d'un projet de repentance pour l'ensemble de la classe politique,
- La mise en place d'un système de justice et de réparation pour les victimes.
- Sur l'environnement électoral :
- L'amélioration du découpage électoral en préservant les acquis,
- L'audit de la liste électorale, à l'instar de ce qui s'est fait au Burkina Faso et en Guinée
- En plus de ces points de convergence non mis en œuvre, les points suivants peuvent être abordés.
- Au plan de l'environnement socio-politique
- L'élargissement du cadre du dialogue politique à tous les acteurs politiques significatifs, notamment le Premier Ministre Guillaume SORO
- Les questions de sécurité́ et d'intégrité́ territoriale (incursions terroristes au Nord du pays, l'orpaillage clandestin, le phénomène des microbes, la question des milices privées et des dozos),
- La question de la maitrise de l'immigration et ses corollaires (conflits communautaires, fraude sur la nationalité́ ivoirienne, la pression sur le foncier rural),
- La question des libertés publiques (liberté́ de manifestations pacifiques, liberté́ d'expression et d'opinion) ;
- L'indépendance de la justice
- La question du mode de révision de la Constitution (adoption par referendum, exclusivement),
- Les entraves au libre fonctionnement des partis politiques (le non-paiement de la subvention de l'Etat depuis deux ans, la pression exercée sur les cadres des partis de l'opposition pour les obliger à adhérer au parti au pouvoir);
- La question de la Carte Nationale d'identité́ (coût, inscription des noms du père et de la mère, facilite de délivrance).
- Au plan de l'environnement des élections
- La mise en place d'un organe électoral indépendant et impartial, selon les normes internationales,
- L'instauration d'un système d'inscription sur la liste électorale de façon permanente,
- La question de la sécurisation des opérations électorales pour garantir leur sincérité́ (violence électorale, destruction d'urnes et intimidation des électeurs)
».
Ces préoccupations remises au goût du jour par Henri Konan Bédié, ont longtemps constitué des pierres d'achoppement entre le régime en place et l'opposition, qui sur la base de la non satisfaction de ses exigences en termes de réforme électorale, a boycotté le scrutin présidentiel d'Octobre 2020.
L'atmosphère de décrispation actuelle, matérialisée par la rencontre du 27 Juillet entre les deux rivaux de la crise postélectorale de 2010-2011, permettra-t-elle de faire des progrès dans la résolution de ces questions cruciales?
R.A