Il y exprime ses regrets à la famille de son défunt bras droit, le capitaine Thomas Sankara, tué dans un coup d'état survenu le 15 Octobre 1987 et dans lequel il apparaît comme le principal suspect. La situation sécuritaire périlleuse dans laquelle patauge son pays depuis Août 2015 avec la montée en puissance de l'insurrection islamiste, n'a pas non plus été éludé par l'ancien locataire de Kosyam. Sans se dérober, il reconnaît sa part de responsabilité : "Pour ma part , je demande pardon au peuple burkinabé pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël SANKARA . J’assume et déplore , du fond du cœur , toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon". Tourné vers l'avenir, l'ex président déchu par une révolte populaire en fin Octobre 2014, lance un appel au sursaut patriotique à ses compatriotes, car soutient-t-il, "Je souhaite que nous puissions aller de l’avant désormais pour reconstruire notre destin commun sur la terre de nos ancêtres. Ensemble , dans un esprit de patriotisme , donnons - nous la main pour taire définitivement nos querelles et rancœur. Il est important aujourd’hui, de travailler au recouvrement de l’intégrité territoriale, à la reconstruction et promotion d’un environnement favorable à l’épanouissement durable pour tous. C’est l’unique voie, qui permettra ainsi de mettre fin à nos incompréhensions et conflits intercommunautaires pour lutter efficacement contre le terrorisme qui a tant saigné notre pays et ébranlé ses fondements. Nous le pouvons. Nous le devons à notre cher pays dans un sursaut patriotique". Très attendue, la réaction de la famille Sankara n'a pas tardé à tomber. Dans des propos retranscrits par Radio Oméga, l'oncle de l'ex numéro 1 du Comité National de la Révolution (CNR), Mousbila Sankara a dit accepter la demande de pardon de Blaise Compaore. "En mourant, mon grand-frère, Sambo Sankara n'a pas laissé un message de haine. Au contraire, c'est un message de pardon", a-t-il déclaré. Dans le contexte de rancœur alimenté par les manœuvres propagandistes tendant à accentuer les clivages au sein de la société Burkinabè autour de l'affaire Sankara, cette sortie de Mousbila aura, peut-t-on d'ores et déjà anticiper, le mérite de refroidir l'ardeur des partisans de la diabolisation. Depuis le début de l'agression terroriste en 2015, le Burkina est enlisé dans une ère d'instabilité sans précédent avec comme conséquence majeure, la partition de son territoire, occupée en grande partie par les groupes armés. R.A
Junior Gnapié | 13/06/2024 | 104 vues