Certains trouvent opportun de faire des gorges chaudes relativement à <<l'euphorie populaire>> liée à la visite de Laurent Gbagbo à l'ouest du pays.
Contrairement aux suiveurs moutonniers et invétérés qui trouvent là une occasion jubilatoire, nous pensons qu'il n'y a franchement pas de quoi à s'enorgueillir outre mesure de cet accueil ordinaire. Pour deux raisons au moins.
Primo, en Afrique, la prison est synonyme de mort. De sorte que sortir de l'univers carcéral et de surcroît blanchi et curé comme un vélo neuf devrait raisonnablement susciter l'admiration et déchaîner les passions populaires. C'est le cas en ce moment à l'ouest. Rien de plus.
Secundo, ce n'est guère un secret que l'ouest de la Côte d'Ivoire est réputée être un des bastions historiques de Laurent Gbagbo.
Il n'est donc pas surprenant que cette partie du pays réserve un <<accueil chaleureux>>, voire délirant à celui-ci après 12 longues années d'absence.
Comme on le voit donc, il n'y a rien de nouveau à l'ouest.
La relative ferveur de cette visite décrite avec hilarité dans les colonnes de certains canards n'est rien d'autre qu'un banal épiphénomène. Qui ne peut présager d'une quelconque mobilisation autour d'une éventuelle candidature. Dans la mesure où cette visite n'emporte ni l'adhésion de plusieurs cadres, encore moins celle des autorités traditionnelles. Qui n'ont pas hésité à dénoncer <<une visite inopportune, à la limite de la provocation>>.
Maintenant que cette visite se réalise, malgré tout, il y a lieu pour Laurent Gbagbo de recadrer son discours de Mama. Où il avait commis la monstrueuse bourde de justifier les tueries massives de Duekoué par une volonté de dépossession forestière.
Il doit également profiter de l'occasion pour remercier les populations rurales pour leur soutien et leur attachement à sa personne. Et reconnaître humblement ses échecs, ses ambiguïtés et ses multiples dérives idéologiques.
Enfin, Laurent Gbagbo se doit d'expliquer franchement les raisons profondes qui l'ont conduit à abandonner le FPI pour des raisons arbitraires et farfelues, pour s'engager dans une aventure crépusculaire sans lendemain.