Pour le jeune ingénieur des techniques agricoles, option eaux et forêts, qui a axé ses recherches sur la valorisation des déchets agricoles où il a soutenu avec brio, un Master, l'on pourrait produire du bioéthanol à partir des pommes de cajou. Mais pourquoi les pommes de cajou ? " La pomme de cajou est abondante. La Côte d'Ivoire est premier producteur mondial de noix de cajou avec plus de 1 million de tonnes par an. Ce qui veut dire que nous produisons 9 millions de tonnes de pommes de cajou par an que nous rejetons ou abandonnons dans les plantations. Nous avons décidé de récupérer ces déchets agricoles pour en faire la matière première de la production du bioéthanol ", explique t il. Pour ceux qui ne le savent peut-être pas, l'éthanol est l'alcool contenu dans toutes les boissons enivrantes. On pourrait donc fabriquer du vin du spiritueux à partir des pommes de cajou. Mais pour Kouakou Alfred, l'enjeu, c'est d'utiliser cette ressource dans la solution des gaz à effet de serre, vu le réchauffement de la terre aux conséquences tragiques auquel nous assistons ces derniers jours. " Le bioéthanol va nous permettre de réduire l'émission des gaz à effet de serre. De fait, la combustion de l'éthanol produit du CO2 qui est déjà séquestré (système de la photo synthèse). Donc il n'agit pas dans la nature. On pourrait même l'adapter à des véhicules à essence et l'utiliser dans les centrales énergétiques.
Mais au-delà de la solution des gaz à effet de serre, le bioéthanol regorge de bien d'autres avantages. Selon le jeune chercheur, les pommes de cajou, principale matière du bioéthanol pourrait engendrer une plus value pour les producteurs car ils pourront les vendre désormais. En outre, les femmes peuvent utiliser le bioéthanol pour la cuisson. Ce qui leur éviterait d'utiliser le bois de chauffe salissant car le bioéthanol brûle sans produire de fumée. Toujours selon, l'ingénieur des techniques agricoles, avec 9 millions de tonnes de pommes de cajou par an, l'on pourrait produire 300 millions de litres de bioéthanol. " 1 litre de bioéthanol produits 6 kW/h. Cela pourrait représenter 18 à 23 % de la production actuelle de l'électricité en Côte d'Ivoire. En tout cas une bonne perspective quand on sait que 1 kW/h coûte 89 F au consommateur", estime Kouakou Alfred qui se dit déterminé à apporter sa pierre au développement économique de la Côte d'Ivoire. Toutefois, il demande au gouvernement ivoirien de mettre un accent particulier dans la formation des jeunes chercheurs pour ce qui concerne les énergies nouvelles. Cela pourrait constituer un supplément énergétique à même de soutenir les industrie ivoiriennes. Il convient de noter que dans le cadre de ces recherches, Kouakou Alfred s'envole bientôt en France en vue de parachever ses études avec un doctorat et cela à ses propres frais.
Norbert Nkaka