" L'hévéaculture connait des performances énormes en Côte d'Ivoire. Il y a quelques années, nous produisons à peine 130 mille tonnes de caoutchouc granulé par an avec la Saph et la Sogb. Puis est arrivée l'époque des années 2000 avec une dizaine d'usines et nous sommes passés à 150 mille tonnes/ an que transformons localement. Nous étions alors le 12 ème pays producteur mondial de caoutchouc", indique Eugène Malan Krémien que nous avons rencontré le samedi 4 juin dans les locaux de l'unité industrielle "l'Ivoirien de l'hévéa"(Idh), dont il est le Pdg, sise à Grand Lahou (125 km au sud ouest d'Abidjan). Selon lui, le printemps de l'hévéaculture commence véritablement en 2009 avec la création du fonds de développement de l'hévéa (Fdh) initié par Koffi Fulgence, alors président de l'association des professionnels du caoutchouc naturel (Apromac). " Nous avons financé sur fonds propres de cette structure, pour un montant de 40 milliards de F, la création de 150 000 ha de plantations d'hévéa qui sont en production. A ce jour les statistiques montrent que nous sommes passés de la 12 ème à la 8 ème puis à la 6 ème pour nous hisser aujourd'hui, au 4 ème rang mondial des producteurs de caoutchouc. Nous occupons la première place africaine avec 1,100 millions de tonnes de caoutchouc/an. En Côte d'Ivoire, la culture de l'hévéa s'accroît à un taux de 20% par an malgré la pandémie du Covid-19. C'est ça le génie ivoirien", se félicite l'actuel président de l'Apromac qui encourage la jeunesse ivoirienne à s'adonner à la culture de l'hévéa qui selon lui garantit l'avenir. "Nous allons encore faire des progrès parce que impossible n'est pas ivoirien. Quand l'Ivoirien est convaincu de quelque chose, il le fait avec foi et dévouement. Nous allons démocratiser l'hévéaculture et permettre aux jeunes, aux femmes et aux moins nantis de faire de l'hévéa. Car c'est ça la vraie pension de retraite", exhorte t il les plus hésitants qui pensent qu'il faut avoir des fortunes pour créer une plantation d'hévéa. Cependant, le président de l'Apromac est animé d'un rêve, qui selon lui, pourrait permettre à la Côte d'Ivoire de se maintenir dans le giron des producteurs mondiaux et capable de créer des richesses et de l'emploi à la jeunesse, à savoir, passer à la deuxième transformation du caoutchouc. " Nous produisons des richesses pour permettre aux autres pays de s'enrichir. Nous devons donc passer à la deuxième transformation localement. Nous sommes capables de fabriquer des pneumatiques. Si nous dormons sur nos lauriers, les investisseurs étrangers vont capter nos produits et nous ravir nos richesses", avertit Eugène Krémien pour conclure. Norbert Nkaka
Junior Gnapié | 13/06/2024 | 104 vues