
Une image d'archives
C'est un véritable désastre pour les populations Abourés du village de Moossou dans la commune de Grand Bassam, un chic village situé au bord du fleuve Comoé. Un village paisible, très riche de ses vaillants et laborieux habitants qui célèbrent la tradition et la culture. La noblesse fondée sur la royauté Akan des populations de Moossou va jusqu'à vénérer les morts dont elles prennent un grand soin. On enterre parfois les morts avec des objets de grande valeur tels que l'or mais aussi des pagnes très chers ainsi que d'autres objets précieux juste pour témoigner son attachement avec le défunt. " Les morts ne sont pas morts. Ils vivent avec nous ", dit un adage Akan. C'est pourquoi les lieux de sépulture, considérés comme très sacrés sont traités avec le plus grand soin et régulièrement nettoyés. Et les populations de cette localité n'ont jamais dérogé à cette loi. Ce qui donne même l'impression qu'ils cohabitent avec ceux qui les ont devancés dans l'au-delà. Mais coup de tonnerre! Un groupe d'individus lugubres pénètre nuitamment dans le cimetière ce 9 mars pour y éventrer 46 tombes. C'est impensable, abominable même ! Mais ces criminels ne s'arrêtent pas là. Ils vident les tombes de tout leur contenu, à savoir les ossements, les bijoux et même le linceul. Mais à quelle fin ont ils commis ce désastre, le premier du genre dans l'histoire du peuple Abourés et même de la Côte d'Ivoire? En tout cas sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux qui circule en ce moment, le cimetière de Moossou ressemble désormais à un champ de bataille où les tombes sont réduits en décombres. Une véritable désolation face à l'irréparable. Les jeunes et des cadres n'y comprennent rien, tétanisés devant l'acte. Si pour l'heure certains villageois se contentent de commenter et déplorer ce fait inqualifiable, d'autres par contre se montrent prompts à faire arrêter cette hémorragie surtout que " l'assassin revient toujours au lieu du crime " et qu'il n'est donc pas exclu un deuxième passage de ces individus sans foi. " Nous allons dégager au plus vite, les mécaniciens et autres vendeuses qui exercent dans le périmètre du cimetière ", tranche Francis Wodié, natif de ce village qui dénonce également l'érection des endroits périphériques de ce lieu de sépulture en fumoir. Peut-être que le mal viendrait de là. En tout état de cause, la police informée s'est rendue sur les lieux pour faire le constat. Sans doute des investigations plus profondes vont elles être menées pour mettre le grappin sur ces criminels hors du commun afin de savoir le vrai mobile de leur forfait et surtout le mode opératoire. Mais la grande question... Pourquoi leur choix s'est il porté sur le cimetière de Moossou pour y détruire 46 tombes? C'est là toute l'énigme.
Norbert Nkaka