Face aux jeunes et aux femmes de son parti, le Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), le prédécesseur d’Alassane Ouattara a ressassé ses frustrations sur la rébellion de 2002, réclamant encore des explications de la part des insurgés d’alors.
‘’Moi j'attends toujours que les rebelles de Côte d'Ivoire nous expliquent pourquoi ils ont pris les armes en 2002. J'ai été élu en octobre 2000, j'ai prêté serpent, j'ai fait le 1er Conseil des ministres. Mais en janvier 2001, deux mois 15 jours après que je ne sois devenu Président, la rébellion attaquait le pays. J'ai fait quoi ? Qu'est-ce que j'ai posé comme acte discriminant pour que les gens m'attaquent ? Ces gens-là étaient prêts depuis longtemps avec des arrières pays qui les équipaient en armes.
Mais la raison ils n'ont jamais donnés. Moi j'attends qu'un jour, dans un climat de sécurité, sans qu'on ne les menace, ils nous expliquent pourquoi ils ont pris les armes contre la Côte d'Ivoire. On a quand même le droit de demander ça. On a quand même ce droit-là. Au moins ! Vous prenez les armes contre nous, mais pourquoi ? Donc chers amis, voilà quelques idées que je jette ici et là’’.
Laurent Gbagbo croit toujours au caractère injustifié de la révolte contre son régime. Mais, l’ex président et ses partisans ont-t-ils déjà posé le pas salutaire de jeter un regard rétrospectif dans la période antérieure aux attaques contre leur régime pour cerner les frustrations qui pourraient avoir été celles des autres à partir de leurs actes ?
De ses manœuvres pour accéder au pouvoir à sa gestion de la prise du pouvoir, les puzzles pour la mise en place d’un cocktail explosif ourdi des mésententes entre lui et ses ex alliés politiques, ces faits devraient suffire à l’amener à une remise en cause personnelle. On ne le dira jamais assez.
Les différentes crises militaro-politiques qu’a connue la Côte d’Ivoire depuis l’éclatement de la rébellion du Sanwi dès 1958 jusqu’à la crise de 2011, appellent à une introspection de l’ensemble de la classe sociopolitique et non à une victimisation de l’un ou l’autre des acteurs qui chacun y a une part de responsabilité.
R.A