Organisée à l’initiative du dirigeant putschiste dans le but de créer une synergie nationale en vue de lutter contre l’ogre djihadiste, cette rencontre bien que réussie au final, aura laissé beaucoup d’observateurs sur leur faim. Car, en dehors de l’enjeu crucial lié à la réconciliation nationale, l’ambiance qui aurait prévalu avec un face-à-face direct entre Rock Kaboré et son ex mentor dont il est à l’origine des ennuis judiciaires, était très attendue. Le prétexte invoqué par l’ex chef d’état pour justifier son absence à ce rendez-vous d’une importance vitale, est assez troublant.
‘’Face à la polémique sur la condamnation de Blaise Compaoré, je me suis retrouvé sur une situation où devant la porte, des gens se sont mobilisés pour me demander de ne pas y aller. C’est pour cela que je n’ai pas participé ce matin à la réunion’’, s’est-t-il expliqué dans une adresse à la presse depuis son domicile. Certes, pour avoir occulté pendant 6 ans de gestion du pouvoir, des actes nécessaires à la reconstruction de l’idéal de réconciliation nationale tels que la création d’un cadre rassurant pour la réhabilitation de ses prédécesseurs, l’on peut comprendre le hiatus qui se dresse entre Rock Kaboré et son successeur à Kosyam.
Cependant, le mouvement d’humeur de ses partisans ce matin, laisse planer des doutes sur les conditions d’organisation de cette manifestation spontanée. Et surtout, sur l’état d’esprit de ce grand absent. En effet, pour avoir pourchassé judiciairement l’homme à qui il doit son ascension politique et administrative, Rock Marc Kaboré pourrait s’être servi de cet alibi pour s’éviter une rencontre en face-à-face avec son ex mentor dont il a encouragé la condamnation dans l’affaire Sankara, et qu’il accusait formellement de susciter l’insurrection djihadiste. Probablement, un cas de conscience qu’il pourrait avoir du mal à avouer.
La rencontre, faut-t-il le noter, s’est déroulée dans de bonnes conditions selon le communiqué final lu par le président Burkinabè lui-même, qui avait à ses côtés, outre Blaise Compaoré, l’ancien président, Jean-Baptiste Ouedraogo.
RA