Le célèbre artiste Frédéric Ehui Maway qui avait vanté les merveilles de Monogaga en le qualifiant de " paradis terrestre", déchanterait très vite s'il se rendait à Monogaga. Une partie de ce site est totalement en ruine et dévoré par les hautes herbes. Pour qui ne le saurait pas, Monogaga est situé à 30 km de la cité portuaire de San Pédro dont 10 km de piste. Mais quelle piste! Un véritable calvaire, un enfer! Deux collines très crevassées dont la montée donne le vertige. " Lorsqu'il pleut, personne ne peut monter ces collines qui deviennent très glissantes", nous signale notre guide. De sorte qu'il a fallu 1 heure 30 pour pointer le nez à Monogaga.
Le village même de Monogaga contraste avec sa célébrité. Un bourgade sans électricité. Aucune infrastructure moderne ( maternité, école primaire, château...). Un village perdu dans les montagnes et la forêt. Le vent frais de la mer et ses bruits fracassants contre les falaises ne nous font pas perdre notre regard amer sur les ruines qui s'emparent progressivement de cet ancien " paradis terrestre.
Non loin de la plage surmontée par des falaises, une vingtaine de cases et un grand restaurant entièrement engloutis par les broussailles. " Cet endroit, s'appelait " Langouste d'or". C'était un luxueux hôtel qui ne désemplissait jamais. Le poumon de tourisme à San Pédro qui a inspiré l'artiste Maway. Le monde qui déferlait ici faisait vivre les populations. Mais tout est en ruine", nous signifie Lobognon Toto Léandre, un habitant du village qui indique que le premier facteur qui fait reculer les touristes, c'est la voie d'accès.
Les quelques rares hôtels et sites existants sont alimentés au groupe électrogène. Mais ce qui retient encore les populations, c'est que la mer à cet endroit est riche en ressources halieutiques. " Ici, on trouve des carpes rouges, noires, des barakoudas, des capitaines, des thon, des langoustes, des crevettes...", signifie Saye Alphonse, un pêcheur d'origine libérienne qui précise que des commerçantes de poissons déferlent à Monogaga pour s'approvisionner et aller vendre à la surenchère à San Pédro et même dans la capitale Abidjanaise. Mais au niveau touristique, il faut retenir Monogaga n'existe que de nom. Tout le monde est interpellé parce que nous avons eu très mal à voir un paradis terrestre se transformer en un enfer à cause de sa piste, longue seulement de 10 km. Norbert Nkaka