M. Soumahoro Mamadou, président fondateur de la Mtci
Le prix de carburant à la pompe pour le mois d'octobre est tombé comme un couperet, surtout en cette période des rentrées des classes. Le litre de l'essence super est passé de 815 à 875. Le gas-oil, très utilisé dans les milieux des transports n'a pas non plus échappé à cette hausse. Il passe lui aussi de 655 à 715 f. Naturellement cette hausse a suscité des réactions. C'est le cas de Soumahoro Mamadou, le président de la Maison des transporteurs de Côte d'Ivoire ( Mtci). Interrogé le dimanche 1 er octobre, en effet sur cette augmentation, le fondateur de la Mtci a marqué sa déception. "Le gouvernement aurait dû nous associer à cette importante décision. Mais ce n'est pas le cas. Nous nous sentons abandonnés. Mais vraisemblablement, nous ne nous plaignons pas. Pour la simple raison que l'augmentation du prix du carburant n'est pas le vrai problème des transporteurs", précise t il tout en rassurant que les transporteurs vont continuer de travailler dans la sérénité. " Nous n'allons pas faire de grève pour une augmentation du prix du carburant parce que nous sommes conscients que ces prix viennent du cours mondial des hydrocarbures", rassure Soumahoro Mamadou. Toutefois, il n'a pas voulu se prononcer sur le maintien ou non des tarifs des transports.
Cependant, il est revenu sur les vraies plaies qui minent les secteurs des transports et sur lesquelles le gouvernement semble fermer les yeux. Ce sont, selon lui, les tracasseries routières, le phénomène des Gnambros, les faux frais, les papillons et les nombreux barrages. "Nos réels problèmes, ce sont les bandits communément appelés Gnambros à qui le chauffeur de gbaka paye 25000F par jour. Ce sont les policiers, les gendarmes et les polices municipales qui nous traquent chaque jour et à qui on débourse 12000 à 15000 par jour et par gbaka. A cela faut il ajouter le problème du papillon qu'on supprime pour imposer un autre plus cher à 50 000 f malgré les nombreuses interpellations. C'est trop compliqué !", dénonce Soumahoro Mamadou de la Mtci. Selon lui, les responsables des ministères des transports, de la défense et de la sécurité les font tourner en rond, préférant traiter avec les Gnambros à leur détriment. "Le Haut-conseil des transports a échoué dans sa mission. Nous sommes désespérés parce que malgré nos cris, le gouvernement regarde faire. Nous sommes asphyxiés et nous sombrons chaque jour dans la misère, parce que nous sommes pour la plupart des analphabètes. On veut nous mettre à genoux et nous contraindre de revendre nos véhicules ?", s'interroge t il tout en révélant que la ville d'Abidjan et ses environs sont truffés de barrages routiers auxquels il faut débourser au moins 1000 f pour passer.
" Bingerville-Adjamé compte 8 barrages, Abobo- Adjamé, ce sont 11 barrages qu'il faut franchir et de N'dotré à Yopougon, les transporteurs butent sur 8 barrages sans oublier la police municipale. Pourtant on nous parle de 33 barrages pour toute la Côte d'Ivoire. La vraie plaie, ce sont donc les rackets et non le carburant. Reglez ça et personne ne vous gênera même si vous augmentez le carburant chaque jour", a signifié Soumahoro Mamadou, le président fondateur de la Mtci
Norbert Nkaka