A la faveur d'une mission à Toukouzou-Hozalem, au temple du prophète Papa Nouveau, le vendredi 7 juillet, nous avons emprunté cette piste, à bord d'un taxi- brousse. Nous avons dû nous superposer, parce qu'ils sont très rares, les conducteurs qui osent emprunter le tronçon. Quel calvaire terrestre ! 2500 f, c'est ce que chacun débourse pour avoir une place. " Lorsque nous effectuons un voyage, nous devons obligatoirement faire un tour chez le mécanicien pour remettre le véhicule en état. Cela nous revient cher", nous signifié Koné, le conducteur. Partis à 20 H30, c'est 22 h 40 que nous arrivons à Toukouzou, soient un peu plus de 2 heures de trajet. Un trajet éreintant. De fait d'Ahua à Grand Jack, M'Bokrou, Bahiama, Adjakoutié, Addah et Adessé, les nombreux nids de poules qui jonchent la voie empêchent véritablement d'avancer. D'Adessé à Avadivry, Kraffi et Toukouzou, long seulement de 13 km, la voie complètement rétrécie est par endroits coupée par des retenues d'eau qui donnent des frayeurs à la traversée. " J'ai très mal quand j'emprunte la route qui mène à mon village Toukouzou. Je comprends mal qu'une région qui donne toutes ses richesses à l'État puisse être autant abandonnée et enclavée. C'est injuste!", crie un fils du prophète Papa Nouveau. De fait, cette zone de Jacqueville abrite une vingtaine de plateformes pétrolières et gazières. " 70 % de l'énergie fournie à la Côte d'Ivoire provient de la zone de Jacqueville", nous confiait un responsable de la plus grande compagnie gazière et pétrolière Foxtrot, installée dans la zone de Jacqueville. " La principale préoccupation des populations de Jacqueville, c'est le bitumage de l'axe Jacqueville-Toukouzou", nous signifie un chef de village. Dans cette dynamique, le maire de Jacqueville, Joachim Beugré avait multiplié les plaidoyers auprès de l'État qui semblaient donner de beaux fruits en 2020. Le premier ministre Patrick Achi, alors secrétaire général à la présidence avait lancé le premier coup de pioche à Grand-Jack ( 5 km de Jacqueville). Mais très vite, la joie des populations de voir enfin leur route bitumée, se transforme en un véritable mirage. Pis, la piste ne bénéficie même plus d'entretien. Et c'est ce qui rend les villageois très amers. A quand alors le bitumage de l'axe Jacqueville-Toukouzou ?
Norbert Nkaka