Le phénomène de l'orpaillage clandestin est déploré un peu partout en Côte d'Ivoire. Aussi les crises récurrentes qui en découlent sont le résultat de la farouche résistance de ces indécrotables orpailleurs. Même les opérations musclées des forces de l'ordre, soldées par la confiscation et la destruction des matériels afférents ne parviennent guère à les dissuader. " Rien ne vaut plus que l'or", a t on coutume de dire. Mais les villageois qui subissent au quotidien les tristes retombées sociales, économiques, sanitaires, sécuritaires et surtout écologiques de cette ruée vers l'or n'en finissent pas de manifester leur ras-le-bol. C'est le cas malheureusement à Kiendi Oualogo. Selon l'Aip, ce sont des coups de feu qui ont déchiré toute la nuit du samedi 15 au dimanche 16 mars entre des membres du comité de veille et les orpailleurs. Ces jeunes "qui ont décidé de prendre leurs responsabilités", ont ouvert les hostilités nuitament pour tenter de déloger " ces hôtes encombrants ". Le bilan est à la dimension de l'ampleur des affrontements: 3 morts ainsi que plusieurs blessés.

La brigade de gendarmerie informée s'est déployée sur les lieux pour un " cessez-le-feu immédiat ". Ensuite, le préfet de la région du Gontougo, Kouadio Gbangbo André et le Secrétaire général de la préfecture, se sont rendus sur les lieux pour apporter leur compassion aux familles endeuillées par cet incident malheureux. Un calme précaire règne désormais dans la localité. Mais des patrouilles renforcées sont organisées pour sécuriser la zone toujours marquée par la présence de ces orpailleurs clandestins. Pour les villageois de Kiendi Oualogo, plus question de la présence de ces orpailleurs clandestins, qui ont tout détruit et souillé les eaux des rivières avec des produits dangereux. "La présence des orpailleurs clandestins dans une région est une véritable catastrophe. Ils creusent des fosses partout, détruisent les plantations et rendent la zone inaccessible à cause des puits, un piège mortel. Que dire des eaux des rivières dans lesquelles ces orpailleurs clandestins déversent le syanure, tuant les poissons et rendant la source imbuvable", déplorait un habitant de Yakassé-Attobrou où ce phénomène a déjà occasionné 2 morts dont un enseignant l'an dernier.
Norbert Nkaka ( Source : Aip)