Le chef de la junte militaire burkinabè et les forces françaises sont désormais dans le viseur des populations en colère
Aziz, c'est le nom qu'on lui donne, pour des raisons sécuritaires. Selon lui, ce sont 100 personnes qui ont été tuées à Seytenga pendant ce carnage. " J'ai vu un enfant courir en criant " Ils sont là", raconte t il en précisant qu'il était environ 15 H30 et des fidèles s'installaient à la mosquée pour la prière de l'après midi. C'est alors que les premières détonations se font entendre, tuant sans sommation. La ville de Seytenga, peuplée de 31000 habitants et située à 10 km seulement de la frontière nigérienne est prise à la gorge. Et les massacres pouvaient commencer. " Le carnage a commencé à 16 h le samedi et a pris fin le lendemain dimanche à 5 H30. On ne pouvait pas dresser un bilan officiel au regard de la complexité de la situation", indique Aziz qui estime cependant que les massacres ont coûté la vie à environs 100 personnes, notamment des hommes. Les femmes étant curieusement épargnées, toujours selon Aziz. " Le samedi est jour du marché à Seytenga et la ville était relativement animée. C'est à ce moment que des hommes armés pénètrent dans le centre de la ville en ouvrant le feu sur les gens dans la rue la plus animée où sont concentrés les jeunes. Ils tiraient sur tout le monde, sauf les femmes. Une tuerie sans raison", soutient Aziz. Après ces tueries sélectives ils mettent le feu aux maisons, aux boutiques et aux motos. Cette attaque serait imputée à l'état islamique du Sahara. Après cette tragédie de Seytenga, ville frontalière et stratégique pour le marché de bétail et aussi un lieu de trafic divers des groupes armés terroristes, des voix s'élèvent. En effet face à la violence qui s'installe dans le pays, des populations crient leur rage et s'attaquent vertement à la France, dont des soldats sont installés dans la région.
Le double jeu de la France est mis au grand jour par une autre rescapée. Mme Kaboré, c'est le nom qu'on pourrait lui attribuer, s'en est prise vertement à la métropole française dans ce qui arrive au Burkina Faso, l'accusant même d'être de connivence avec les terroristes." Certaines têtes de l'armée du Burkina sont manipulées. Mais notre mal, c'est la France. Car j'ai lu un document publié le 25 mai 2022 où des responsables français disaient : on a presque perdu la Centrafrique. On est en train de perdre le Mali. Et le président Damiba Paul Henri joue un double jeu avec nous (La France). Il prétend être avec nous alors qu'il a envoyé une délégation au Mali en avril. C'est la France qui manipule le chef de la junte, Damiba Sandaogo. C'est la France qui arme nos enfants terroristes à venir nous massacrer. C'est elle qui fournit toutes les informations aux terroristes sur la position de nos soldats", dénonce t elle, toute furieuse. Vrai ou faux ! Le Burkina Faso vit des moments tragiques. La junte militaire dirigée par Paul Henri Sandaogo Damiba et l'armée française installée sur le territoire burkinabè sont pointés du doigt. Norbert Nkaka