Les 100 jours du parti des peuples Africains-Côte d'Ivoire (Ppaci) ont été célébrés le samedi 5 février à Mama, village natal de Laurent Gbagbo, fondateur dudit parti depuis son retour en juin dernier de la CPI. Une journée d'hommage célébrée par des milliers de militants venus des quatre coins du pays, 300 délégations ainsi que la présence des principaux animateurs au nombre desquels Dani Djédjé, 1er vice président du CSP, Hubert Oulaye, président exécutif du Ppaci, Vincent Lokrou, Kader Bertin, Laurent Ottro, Odette Lohourougnon et Ouraga Barthélémy, coordinateur du Gôh. Des cinq interventions qui ont meublé cette cérémonie, l'on retiendra celle de son fondateur Laurent Gbagbo. On pourrait le dire, l'homme n'a pas changé de ton dans ses propos envers son principal rival, Alassane Ouattara. Bien au contraire. Dans un long discours devant ce partère de personnalités et de militants acquis à sa cause, l'ex président de Côte d'Ivoire a froissé Alassane Ouattara en des termes bien choisis. " On nous arrêtera encore puisque nous allons continuer le combat. [ ...] Nous ne sommes pas des enfants. [...] Quand on sort pour dire qu'on va se battre pour que le sort des ivoiriens soit meilleur, on ne s'arrête pas", déclare Laurent Gbagbo qui égrène la liste des personnes jetées en prison où contraintes à l'exil. "Ici, qui n'a pas été secoué ou arrêté ? J'étais à Bruxelles quand on m'a dit que Hubert Oulaye est arrêté. Dano Djédjé, le jeune Koua Justin. Mon grand frère Ottro Laurent et bien d'autres sont restés en exil pendant 10 ans. Et de juger négative, la gouvernance de l'actuel président Alassane Ouattara. "Est ce que l'assurance maladie universelle est réalisée ? Non! Est ce que le cacao et les palmistes sont transformés ? Non! Est ce que tous les villages ont de l'eau propre ? Non! C'est ça et pour tout ça qu'on nous a arrêté", condamne Laurent Gbagbo. Faisant le tour des crises en Côte d'Ivoire et en Afrique de l'ouest avec les récents coups d'État au Mali, en Guinée Conakry et au Burkina Faso, le Woudy de Mama a ouvertement condamné les prises de pouvoir par les militaires. "Toute la classe politique doit laisser tomber les coups d'État", dit il. Mais faisant un parallèle, il a adressé une " gifle" à Alassane Ouattara à propos du 3ème mandat. "On ne peut pas se réjouir des coups d'État mais il y aussi des coups d'état civil. Ce qu'on met dans la constitution on doit le respecter. Quand on doit faire deux mandats et qu'on fait trois mandats, c'est un coup d'état civil. Un coup d'état est un coup d'état", tranche de façon incisive, l'ex pensionnaire de La Haye qui dit être à la disposition de ses militants en liesse ce jour-là dans le village de Mama. Norbert Nkaka
Junior Gnapié | 13/06/2024 | 106 vues