Deux porte chars et deux pick up de la police calcinés, un bus et plusieurs autres véhicules cassés ou vandalisés ainsi des blessés, tel est le bilan qui a sanctionné l'opération de délocalisation de l'abattoir de Port Bouët sur le nouveau site de l'ancienne casse d'Adjamé. Retour sur la folle journée du 1 er juin au cours de laquelle les éléments de la police ont essuyé un véritable revers. Coulibaly Mory, président régional de la filière bétail que nous avons joint le dimanche 2 juin à 16 heures dans le cadre des incidents s'explique. " En tant que président de la filière, je reconnais ma part de responsabilité. Mais à la vérité, je n'y pouvais rien. C'est que j'ai été informé un peu plus tard, ce samedi 1er de ce que les porte-chars étaient déjà sur les lieux. J'ai tout essayé pour contenir les jeunes très furieux et veulent en découdre avec les forces de l'ordre. Vu la tension qui montait, j'ai pris langue avec le général Gaoussou Soumahoro pour qu'il nous accorde un temps afin de mettre de l'ordre. Ensuite avec le directeur général de la police, j'ai obtenu un délai de 2 heures pour que les marchands évacuent les lieux. Vraisemblablement, c'était impossible. Aussi les jeunes étaient si 'nombreux et si excités qu'on ne pouvait pas les contenir. Mais à la vérité, c'est le directeur intérimaire qui est à la base de ces incidents. C'est lui qui a fait venir les porte-chars et procédé à la casse du site. Je n'ai pas été informé ", se défend il, précisant que ce n'est pas à la police de procéder à la démolition. Leur rôle est de sécuriser l'opération. "Tout ce qui est arrivé a été provoqué par le directeur de l'abattoir", accuse t il
Nous avons joint Boua Valérie, le directeur de l'abattoir, à son tour pour avoir sa version des faits. "Nous ne sommes pas allés outre ces dispositions. On voulait me tuer. Ma voiture a même été cassé. Il faut dire que depuis le 18 mars, nous avons tenu une réunion avec les responsables de la filière, le 18 mars. Ceux-ci ont donné leur accord. Mais quelques jours plus tard, ces mêmes disent qu'ils ne sont pas d'accord. C'est de la mauvaise foi", condamne t il. Dans le cadre de cet incident, le président de la filière bétail Coulibaly Mory est convoqué à la préfecture de police, le lundi 3 juin. Il est bien de préciser dans un courrier n° 022490 adressé le 30 mai, les responsables de cette filière avaient indiqué que lors d'une rencontre tenue le 27 mai avec le ministre gouverneur du district d'Abidjan, rencontre à laquelle le maire d'Adjamé, Farikou Soumahoro avait pris part, les responsables de la faîtière avaient signalé que le site provisoire de recasement de l'ancienne casse d'Adjamé ne disposait pas d'infrastructures fiables et adéquates pour l'exercice de leurs activités.
Norbert Nkaka