Le patriarche Egue Samuel et Vieil Aklodj revendiquent la paternité de l'Ebeb
La fête de l'Ebeb, en pays Adjoukrou est une cérémonie sacrée car elle célèbre le pouvoir et consacre la démocratie ancestrale et la gérontocratie dans le pays Adjoukrou. Elle se célèbre tous les 8 ans et concerne la classe d'âge des Bodjl (60 ans environs) qui se font installer par leurs dévanciers, c'est à dire les Nigbessi. Pour y accéder, il faut passer par la cérémonie du low pour le jeune homme ou le dédiakp pour la jeune fille. C'est la fête de la puberté ou de la responsabilité. Pour prétendre à l'Ebeb, il faut avoir célébré l'Agbandji, une fête de richesse où l'on fait montre de ses grandes largesses en raison de son aisance ou son assise financière. C'est la fête de la reconnaissance et l'expression de la sociabilité. L'Ebebou, ainsi qu'on appelle l'impétrant, se reconnaît par le port du pagne sur l'épaule gauche, en signe de richesse, la canne symbolisant le guide, le chapeau, signe de grandeur et d'aînesse et le chasse-mouche qui protège et chasse les mauvais esprits. Les Ebèbou constituent la chambre haute de toutes les instances décisionnelles.
Le Pco, Lasme Mel Edouard
C'est ce rituel, devenu une véritable culturelle dans toute la sphère géographique du Léboutou, qui sera célébré à Vieil Aklodj, village d'environs 5 mille âmes anciennement appelé Orogaff. Selon le président du comité d'organisation, Lasme Mel Evrard, l'enveloppe de cette organisation est assez alléchante. " Nous allons commencer par une prière oecuménique dans toutes les églises, puis suivra une parade dans le village. Nous aurons un concours culinaireculinaire et de danse, des rencontres sportives. Après le rituel, la véritable trame de cette cérémonie le 9 décembre, nous terminons par un bal populaire que va couronner la prière du dimanche ", a dévoilé le Pco, Lasme Mel Evrard qui appelle tous les fils de Vieil Aklodj à la cohésion et la fraternité autour de cette cérémonie qui renoue la population et même la diaspora, après 7 ans d'interruption.
Ambiance d'avant fête en pays Adjoukrou
Dans cette dynamique, l'un des doyens d'âge ( Nigbessi), Egue Essoh Samuel a animé une brillante conférence de presse sur le thème, " La fête de l'Ebeb, historique et description du mode d'accession au pouvoir en pays Adjoukrou ". Il a dévoilé un volet important, à savoir, l'origine de l'Ebeb qui est devenu une célébration typique au peuple Adjoukrou. " Les gens ont tendance à faire croire que l' Ebeb est né à Armébé, village situé à 3 km de Dabou. Je ne voudrais pas engager une polémique. Mais que l'on se détrompe. La source originelle de l'Ebeb, c'est le village de Vieil Aklodj. Aklodj est le berceau de l'Ebeb", soutient il en prenant pour ancrages, les études du Pr. Memel Foté. Toujours selon le patriarche, les populations d'Armébé, leur proche voisin se sont approprié ce rituel en apportant plusieurs innovations. " Aklodj a créé l'Ebeb mais c'est Armébé qui l'a embelli. A l'origine en 1963 (5 novembre 1963), l'Ebeb consistait à offrir à boire et à manger afin d'obtenir la bénédiction et la seule marque était le chasse-mouche. Le système calendaire était de 6 ans. Nous avons proposé 8 ans", à t il indiqué. Une précision qui va certainement mettre un terme à de vives polémiques sur la paternité de l'Ebeb u'e l'on attribuait jusque là, au village d'Armébé. À moins que.
Norbert Nkaka