Créée en 2011 en Côte d'Ivoire, à la faveur de la crise post- électorale, la coordination africaine des droits de l'homme pour les armées ( Cadha) est présente dans 16 pays. En 10 ans d'activités, cette structure a contribué de façon significative au délistage, en 2013, de la Côte d'Ivoire (1er pays) sur la liste de la honte des Nations Unies, des forces armées auteures de violences sexuelles liées aux conflits. À ce jour, elle a formé 20 500 personnels du métier des armes. Aujourd'hui, la Cadha constitue une mamelle importante de Global action against mass atrocity crime ( Gaamac) né en Tanzanie en 2013, dirigé par Mme Silvia Fernandez de Gurmendi, ex présidente de la Cour pénale internationale (Cpi), le groupe de travail-Afrique étant dirigé par Mme Jamila Mohamed. De telles performances glanées par la Cadha méritent d'être suffisamment relayées par les médias afin d'édifier les populations et les amener à plus d'attention quant au phénomène des atrocités de masse. Aussi quand on sait que les périodes électorales en Côte d'Ivoire constituent des périodes très sensibles en termes d'atrocités de masse, il est tout à fait indiqué d'impliquer les acteurs des médias à mieux s'imprégner de cette réalité afin de mieux informer les populations, surtout à un an des élections présidentielles. Car une bonne information pourrait éloigner les populations des affrontements aux conséquences parfois incalculables.
25 journalistes formés édifiés sur les fakes news, les discours de haine et la responsabilité de protéger
M. Diaby Bakary, coordinateur général du Cadha
Ce sont 25 journalistes de la presse en ligne, des radios communautaires et de la presse écrite, essentiellement du Repmelvs, donc des spécialistes des violences sexuelles, qui ont reçu les précieux outils sur la prévention des atrocités de masse. Pour ce faire, 6 modules, à savoir, la notion d'atrocité de masse, les discours de haine, les fakes news et les rumeurs, les mécanismes nationaux de prévention des atrocités, la responsabilité de protéger ainsi que des cas pratiques de reportage sur les crimes d'atrocité de masse, ont été explorés par 3 experts, Diaby Bakary, le coordonnateur général de la Cadha, Nanourou Berthé, expert, coordinateur général adjoint de la Cadha et Mamadi Kébé, journaliste-web. Il est ressorti de cet atelier que les discours de haine, sources de guerres et de conflits, sont parfois entretenus dans les fakes news qui englobent la désinformation, la mésinformation et la malinformation, perçues généralement comme la divulgation des informations non fondées et dont l'objectif est de nuire à autrui ou d'attiser les affrontements. Pour Nanourou Berthé, nous pouvons prévenir les discours de haine en privilégiant la cohésion et la communication, en développant une écoute active à travers l'empathie et surtout en étant attentif aux signaux. À ce niveau, les mécanismes comme l'alerte précoce, la dénonciation, la sensibilisation, la surveillance continue et la communication sur les discours de haine ainsi que l'évaluation, s'avèrent des pistes nécessaires à explorer. C'est fort de tout cela que Diaby Bakary, le coordonnateur général de la Cadha a formulé le voeux d'engager les journalistes à la prévention des atrocités de masse afin de sauver l'humanité. Car tout être a droit à la vie et donc a le droit d'être protégé. " Notre credo, c'est la prévention ", a conclu le coordinateur général de la Cadha, Diaby Bakary.
Norbert Nkaka