Le ministre René Diby, chef de Lopou toujours dans le viseur de ses détracteurs
L'affaire de la chefferie de Lopou est devenue un véritable serpent de mer. D'un côté, une administration qui, usant d'un arrêté conformément aux dispositions légales, à savoir le caractère non limitatif du chef ( nommé à vie), confirme le ministre René Diby, chef de Lopou. De l'autre, des populations, conservatrices et qui rétablir la chefferie selon la gérontocratie Adjoukrou, à savoir, un chef tournant tous les huit ans. Arguant donc du fait que le ministre René Diby, désigné par élection le vendredi 18 août 2000 ne peut pas s'éterniser au pouvoir après 23 ans d'exercice, ils ont décidé de le démettre pour faire monter la nouvelle vague des Bodj'l qui ont en charge,en tout cas selon la coutume, la gestion politique du village. "Le village est dans la dynamique de réhabilitation de ses us et coutumes longtemps foulés aux pieds. Le chef Gnagne Adou Clément de la génération Bodj'l a été choisi par ses pairs et installé publiquement sur la place par l'archi- patriarche et doyen d'âge du village Djèdje Akpa Akpro Jean-Baptiste après invocation des mânes dans la liesse populaire. Ainsi, la page Diby René est définitivement tournée et il faut que l'administration comprenne qu'elle n'a pas à nous imposer un chef", peut on lire dans le document relatif à cette conférence de presse. Pour faire simple, il convient de noter que cette destitution tire sa source dans la culture Adjoukrou. Comme le précise en effet ce document, le ministre René Diby aurait été désigné en qualité de chef de village dans des conditions assez calamiteuses, notamment à la suite des élections. Du jamais vu dans la culture Adjoukrou. Mais après 8 ans au lieu de céder le pouvoir, René Diby " revient à la charge et est installé de force par l'administration. En 2020, alors qu'il doit céder son fauteuil, ce dernier négocie et obtient une rallonge d'un an. Mais il ne respectera pas sa parole. Las des roublardises de Monsieur René Diby, le dimanche 11 juin, le village de Lopou a mis fin à ses fonctions en procédant à la désignation de Gnagne Adou Clément de la génération Bodj'l comme chef intérimaire", signifie le porte parole dans ce dossier. Mais l'autre motif et non moins important, c'est qu'on reproche au chef René Diby, son manque de poigne et son indifférence face aux crises qui secouent le village de Lopou. D'abord avec les responsables de la Sodeci. A ce jour, la jeune sous préfecture de près de 30 mille âmes n'a pas d'eau potable. Les populations boivent l'eau de puits. L'autre crise oppose Lopou à son voisin de Youhoulil. Une crise foncière qui a conduit 23 jeunes de Lopou en prison. Et comme le malheur n'arrive jamais seul, une autre crise avec la Saph portant sur une parcelle de 142 ha pour laquelle la société agro industrielle aurait conclu un accord avec le ministre René Diby au mépris des populations. Ce serait la face visible de l'iceberg qui aurait déclenché la colère des populations depuis le 29 mai où les jeunes et les femmes ont pris d'assaut, les locaux de la sous préfecture pour signifier leur ras-le-bol aux "manquements" du chef René Diby. Le 11 juin, cette frange de la population dit l'avoir déposé. Depuis lors, les tractations pour trouver une médiation butent sur l'intransigeance des villageois visiblement déterminés. Pour ces derniers qui ont même " déchiré" l'arrêté préfectoral du 5 juillet, la page de René Diby, chef de Lopou est définitivement tournée. Ils invitent l'administration et même les chefs des 42 villages du Léboutou à se rendre à Lopou pour mieux s'imprégner de leur quotidien.
Gnagne Adou Clément, le choix des opposants de René Diby
Norbert Nkaka (Source: Document relatif à la conférence de presse du 19 juillet animée par Agnéro Ambroise)