Un collège d’observateurs et d’acteurs de la vie sociopolitique au Niger ont été consultés pour décrypter l’atmosphère qui règne dans ce pays dans ce contexte bouillonnant qui prévaut en Afrique de l’Ouest. Sous le couvert de l’anonymat, un diplomate Africain estime que ‘’’l’hypothèse d’un effet domino n’est pas envisageable’’, vu que ‘’le cocktail n’est pas aussi explosif’’ que dans des pays comme le Burkina Faso ou le Mali où ont eu lieu deux coups d’état en Août 2020 et Mai 2021.
L’insurrection djihadiste prend certes de l’ampleur, note la responsable du programme Sahel à l’Institut des Etudes de Sécurité (ISS), Ornella Moderan, mais ‘’pour autant, il me semble que les éléments immédiats qui ont servi de déclencheurs au Mali, au Burkina ou même en Guinée ne sont pas présents’’.
Sur place au Niger, le successeur de Mahamadou Issoufou, élu le 02 Avril 2021 ‘’multiplie les signes d’une volonté d’améliorer la gouvernance’’, souligne, Amadou Boubacar, constitutionnaliste Nigérien, relayé par LSI Africa. A cela, il faut ajouter le fait que ‘’l’idée (Ndlr : d’un coup d’état) peut tarauder l’esprit de certains militaires’’, cependant poursuit Souley Oumarou, responsable de la société civile, ‘’les conditions ne sont pas réunies’’ en l’absence ‘’d’une opposition politique forte ou…d’une société civile extrémiste’’. Et l’ex ministre de la défense, Kalla Moutari de rappeler que ‘’l’armée n’a pas un rôle d’arbitre’’.
Faut-t-il définitivement écarter l’hypothèse d’un putsch dans ce premier quinquennat de l’après Issoufou ? Un autre coup d’état dans le Sahel après le Burkina Faso, serait une hécatombe pour la stabilité de la sous-région.
R.A