Le prophète Papa Nouveau
Plus de 5 mille fidèles, tous de blanc vêtus, ont convergé au temple de l'église Papa Nouveau pour cette cérémonie du souvenir de la libération du prophète Papa Nouveau du tribunal de Grand Bassam. La ferveur est indescriptible car outre la fanfare d'Addah, plusieurs chorales venues de Nigui Saff, Adessé et même de la commune d'Abobo ont assuré l'ambiance. La prière au bord du canal, le défilé des générations et la prière ont été les temps forts de cette fête. A 9 h, après le rituel au canal et le tam- tam parleur, les fidèles prennent d'assaut l'immense temple de 129 m de long et plus 30 m de large. Le responsable de l'église N'Guessan Akoi Simplice, décline le contexte de la cérémonie.
" Papa Nouveau est un homme de justice, de paix et de pardon. Le 8 juillet est très symbolique. Il commémore la victoire de la justice, la victoire de Papa Nouveau contre le colon", a signifié le célébrant. Selon en effet le maître de cérémonie Jean Benoît Papa Nouveau, c'est en 1937 que le prophète Papa Nouveau fonde son église. Mais il sera jeté en prison à Grand Lahou, alors capitale militaire de l'administration coloniale. S'ensuit alors un long procès et plusieurs rebondissements au tribunal de Grand Bassam. Finalement c'est le 8 juillet 1952 que le prophète Papa Nouveau fût libéré et blanchi. Son église est officiellement autorisée à fonctionner. Il est accueilli en fanfare à son retour à Toukouzou où l'église est implantée. Pour le parrain, Pr. Alexandre Kokoa, agrégé en médecine, fils de Toukouzou, le 8 juillet est un moment de recueillement et de prière en hommage au Prophète Papa Nouveau. " C'est un homme qui incarnait deux dimensions profondes. Il avait une foi pure en Dieu, puis il était un être simple, humble. Il priait beaucoup mais aussi il se retrouvait au champ comme les simples humains. Sa philosophie de la vie était : prier- travailler-prier", enseignera t il, invitant par delà, à être des hommes de travail et de prière. Une prière spéciale a été dite pour les candidats aux élections municipales et régionales dans la région des Grands Ponts. " Dieu est un et appelle à être un en lui. L'injustice et brimer l'autre ne viennent pas de Dieu. Car Dieu, c'est l'amour, l'unité. Semez l'amour, la justice, le partage et l'unité", a exhorté pour sa part, le père Jacques Kouassi Attidan, curé de la paroisse Jean Paul 2 de Toumodi, convié à cette grande cérémonie commémorative. Une quête spéciale a été faite par les nombreux fidèles partant de la génération I-Drôm ( tranche de 6 à 12 ans) à Izi-Isa (tranche de + 61 ans) dans le cadre de cette fête de la liberté qui s'est terminée très tard dans la nuit, le samedi 8 juillet.
Norbert Nkaka